Elections : les meilleurs coureurs de l’année #2

Article rédigé par Johann Peyrot du blog Impressions Cyclistes

Après les plus belles courses de l’année, nous avons élu les meilleurs coureurs de la saison. Voici la suite des résultats, avec le sprinteur de l’année, le rouleur de l’année et le descendeur de l’année.

Elections meilleurs coureurs de 2013 partie 2

Sprinteur de l’année : Mark Cavendish

A ce titre, la majorité aurait sans doute attendu Marcel Kittel pour sa domination sur le Tour. C’est oublier le reste de la saison et la réussite de Greipel et de Cavendish, qui se sont constitués de beaux palmarès en 2013, même s’ils ont buté sur le jeune allemand en juillet. En regardant la Grande Boucle cet été, le Grand Public a crié à la prise de pouvoir de Marcel Kittel, en oubliant les autres courses comme les performances de Cavendish sur le Giro. Evans se loupant pour la course au général eut droit à l’excuse de la fatigue du mois de mai ; Cavendish par sa condition de sprinteur, et malgré l’absence de justifications dans cette voie, se vit chez la majorité supplanté au profit de Kittel pour les modérés, voire décrit comme en déclin pour les plus extrêmes.

Sauf que l’objectif principal de la saison pour l’Anglais demeurait le Giro, non le Tour, où il se permit néanmoins de remporter deux victoires d’étape. Le but était de remporter les classements par points des trois Grands Tours. Objectif rempli. Sur les routes italiennes, Cavendish se défonça, s’obligea à passer des côtes, supporta la neige, le froid, la pluie et toutes les galères qui furent celles du Giro cette année. Mais si le Manx Express est le meilleur sprinteur de tous les temps, c’est aussi parce qu’il affiche un palmarès conséquent dans le monde des classiques : Milan-San Remo, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, championnat du monde… Marcel Kittel se contente quant à lui de courses mineures ou d’étapes. En fait, Kittel ne s’est jamais lancé de nouveaux défis et n’a jamais tenté de briser sa nature de sprinteur ; il n’a été actif que dans les derniers kilomètres des courses. Cavendish, lui, s’est montré sur les Flandriennes, a participé au championnat du monde, a terminé Milan-San Remo malgré les conditions météo atroces… Kittel est un sprinteur, rien d’autre. Cavendish demeure un cran au-dessus. Et encore, faudrait-il voir les deux se confronter à leur pleine puissance.

Rouleur de l’année : Tony Martin

Onze victoire sur les contre-la-montre. Le classement général du Tour de l’Agrave et du Tour de Belgique. Deux titres de champion du monde : en individuel, mais aussi avec le reste de son équipe. Quand on a un tel taux de victoires sur les exercices chronométrés, quand on s’impose une fois de plus au championnat du monde et quand on peut remporter deux courses par étapes grâce à cette discipline, on peut légitimement se vanter d’être le meilleur rouleur du monde. Avec lui, Omega Pharma demeure l’équipe numéro un du contre-la-montre. Mais on peut toujours regretter son style affreux et lourd, et se désespérer du recul de Cancellara face à son rival allemand. Saluons quand même son quasi-exploit sur les routes du Tour d’Espagne.

Descendeur de l’année : Rui Costa

Voilà une catégorie bien décevante. En 2011, grande année, les descentes furent un passage crucial du Tour. Thor Hushovd glissait merveilleusement dans les pentes de l’Aubisque. En 2012, Damiano Cunego, en descendant le Mortirolo, rejoignait dans une maîtrise parfaite la tête de la course. 2013 fut l’inverse : les descentes n’eurent en général qu’une importance mineure, du fait déjà de la multiplication des arrivées au sommet, mais aussi de la passivité des experts de la discipline. Deux seules actions notables eurent lieu : l’action collective des italiens au championnat du monde et la vague tentative d’échappée d’Alejandro Valverde et de Nairo Quintana au Tour de Lombardie.

On aurait pu nommer Luca Paolini dans cette catégorie, le capitaine de l’équipe italienne aux mondiaux, vainqueur d’une étape sur le Giro grâce à la descente et responsable d’une cassure dans le peloton de la Vuelta. Mais Rui Costa, surtout par son élégante maîtrise de cet élément, peut être annoncé comme le descendeur de l’année. Il s’en servit pour poser les bases de sa victoire au Tour de Suisse, pour revenir sur Nibali aux mondiaux et pour renforcer ses offensives sur le Tour de France. Chaque descente fut la démonstration de son contrôle de la course. Sans doute un descendeur excellent, sans atteindre l’absolu d’un Cunego ou d’un Hushovd, il mérite sans trop de contestation ce titre pour l’année 2013.

Vidéo : victoire de Mark Cavendish sur la dernière étape du Giro

A suivre…

Photo : Eric Gaillard / Reuters


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