Un vice-président de la FFC accusé de harcèlement sexuel

Dans son édition du jour, le quotidien l’Equipe a révélé qu’une jeune commissaire-arbitre avait déposé plainte contre un vice-président de la Fédération française de cyclisme (FFC) pour harcèlement sexuel. Selon Cyclism’Actu, il s’agit de Ludovic Sylvestre, également président de la commission route.

Le vice-président est accusé d’avoir eu « des propos grivois et répétés, voire des menaces proférées à l’égard d’une personne qui tente de s’interposer » lors du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2) en août dernier. L’Equipe a réussi à mettre la main sur la plainte de la commissaire-arbitre :

« Un individu a tenu des propos sexistes en m’interpellant. Ça s’est passé en plusieurs fois durant la compétition, nous n’étions jamais seuls quand il a proféré ces propos. C’était un soir à table, devant les mêmes convives, il m’a posé la question suivante : ‘ »Sais-tu ce que signifie PPO dans le langage cycliste ?’ La jeune femme répond que cela correspond au ‘Point de passage obligatoire’ avant que le vice-président ne lui rétorque : ‘Au Tour de France, on appelle ça une petite pipe obligatoire.' »

Deux autres épisodes ont eu lieu entre la jeune commissaire et le vice-président. « Il a dit : ‘Ce soir, je vais dormir à l’hôtel à côté de l’aéroport, j’ai bien demandé à […] de dormir chez elle et de me ramener le lendemain à l’aéroport, mais elle ne veut pas' ». Le vice-président aurait également fait un photomontage, dévoilant la jeune femme en maillot de bain au bord d’une piscine. « Sous ce photomontage, il y avait un commentaire : ‘Elle n’est pas si timide que ça' ». Le dirigeant lui aurait assuré de ne pas être l’auteur de ce photomontage et même de ne l’avoir jamais vu.

La jeune arbitre a alerté la FFC pour déclencher une enquête interne : « J’ai eu une réponse du comité d’éthique comme quoi l’affaire était classée, sans m’expliquer pourquoi. Ses membres ne m’ont jamais contactée. »

« C’est complètement disproportionné »

Contacté par l’Equipe, le vice-président n’a pas nié les faits : « Je n’étais pas au courant de la plainte judiciaire, vous me l’apprenez. Je savais seulement que le comité d’éthique avait été saisi […] Le jugement n’a pas encore été rendu mais il m’a précisé qu’il n’y aurait pas de suites judiciaires, ni de saisie de la commission de discipline de la Fédération. Je suis blessé, fracassé. Je regrette ce que j’ai dit mais il y a une disproportion entre les faits reprochés et l’objet de la plainte. Quand on se retrouve à plusieurs, le soir, on raconte des conneries. Je regrette, j’ai tenu des propos déplacés, mais c’était devant tout le monde, il y avait d’autres femmes à table, il ne s’agissait pas de harcèlement sexuel. C’est complètement disproportionné, ça dépasse l’entendement. »

Le collectif Prends ma roue demande la démission des dirigeants de la FFC

Le collectif « Prends ma Roue » a réagi sur son site internet et a demandé que les responsables des actes évoqués ainsi que les membres dirigeants de la Fédération (soit le Bureau Exécutif dans son ensemble) démissionnent :

« A ce titre, en tant qu’association responsable, dont l’objet premier est le renouveau de notre cyclisme dans la transparence et l’honnêteté, Prends ma Roue demande publiquement que les responsables des actes délictueux évoqués, ainsi que les membres dirigeants de la Fédération, soit le Bureau Exécutif dans son ensemble, démissionnent immédiatement de leurs fonctions, en assumant toutes les conséquences de leurs responsabilités diverses dans ces affaires.

Nonobstant bien entendu, le travail de la justice qui semble être en cours et qui fera toute la lumière sur ces actes, qui ternissent encore plus l’image de notre fédération et de notre sport. »

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