Top 10 des plus belles courses de cyclo-cross (partie 2)

Article rédigé par Johann Peyrot du blog Impressions Cyclistes

La saison de cyclo cross 2013 – 2014 s’est achevée il y a plusieurs semaines. Vous avez eu le temps de digérer cette longue saison et il est maintenant temps de faire un bilan. Plutôt que de lister les performances des principaux crossmen, nous avons choisi de faire un top 10 des plus belles courses de l’année. Voici la suite et la fin de notre bilan.

Coupe du monde Namur 2013 - Francis Mourey

5. Hoogerheide, Mondiaux, hommes

Présent évidemment dans ce top 10, le fantastique duel entre Sven Nys et Zdenek Stybar au championnat du monde. On peut se réjouir de la publicité que la renommée de Stybar sur la route fait au cyclo-cross, et aux spectateurs qu’il a dû attirer devant ces mondiaux. Mieux encore, on peut se réjouir de la manière dont il fait cette publicité. Stybar attaque sans cesse et limite les temps de relâchement : à Hoogerheide, Sven Nys fut embarqué dans son jeu et ne put se contenter de se concentrer en vue du final. Les deux hommes démarraient à tour de rôle, cherchaient à tirer profit de la moindre faute, et dégouttèrent tous ceux qui espérèrent s’accrocher à leur roues. Certains auraient sans doute vu cette course plus haute dans le classement, mais d’autres épreuves furent plus grandes encore.

Revoir la course en vidéos

4. Niel, Jaarmarktcross, dames

On passe d’un duel à un autre, de Sven Nys à Nikki Harris et de Zdenek Stybar à Sanne Cant. Le choix de la position de l’un par rapport à l’autre a été compliqué, Hoogerheide ayant pour atout l’importance de son résultat quand Niel n’en avait guère. Mais l’affrontement entre les deux championnes féminines fut placé devant en raison de sa technicité apparente. Si Hoogerheide réservait quelques passages délicats, à Niel les coureuses étaient enfoncées profondément dans la boue et à chaque passage furent confrontées au risque de faute qui propulserait son adversaire seule à l’avant. D’où un incessant jeu de placement, d’accélérations, de coups d’épaules pour repasser en tête. Une très grosse chute de Sophie de Boer en début d’épreuve annonçait la difficulté. Cant et Harris la surmontèrent, et ce fut alors pour se livrer une superbe bataille qui valait bien la peine d’être citée dans les plus belles courses de la saison.

Revoir la course en vidéos

3. Audenarde, Trophée Banque Bpost #2, hommes

Audenarde, lieu d’arrivée du Tour des Flandres, fut aussi l’endroit de la course de cyclo-cross s’apparentant le plus à la route. Une échappée, un peloton qui contrôle, une sélection par l’arrière, des seconds couteaux qui attaquent avant que les favoris se dévoilent dans le final, mais aussi un grand prix de la montagne (quasiment), une descente en lacets, et même une section pavée. Et ce fut passionnant. Des attaques de partout, des rebondissements, des acteurs multiples et non pas un simple duel qui s’étire sur une heure, un Klaas Vantornout déchaîné mais battu par un Tom Meeusen ayant au contraire de ses habitudes préservé au maximum ses forces. Totalement dingue et très surprenant.

Revoir la course en vidéos

2. Overijse, Druivencross, dames

Chez les dames, les courses les plus passionnantes ne furent pas en Coupe du monde ; elles n’eurent pas plus lieu durant les challenges belges malgré quelques courses de bonne facture. Non, cette année, ce fut sur de simples cyclo-cross belges sans grands enjeux (sur des circuits renommés tout de même) que les plus beaux affrontement se déroulèrent. Overijse fut l’apogée surprise de la saison féminine. Avec Katherine Compton au départ on imaginait un scénario basique : une remontée tranquille de l’Américaine vers la tête après laquelle elle s’en irait seule malgré une résistance farouche de Sanne Cant.

On ne s’imaginait pas d’assister à un départ fulgurant de Nikki Harris, et encore moins à voir Compton mise en difficulté par la championne belge. Nikki Harris reprise, ce fut le déchaînement fulgurant de Sanne Cant. Les attaques se multiplièrent, violentes, nettes, si intenses qu’on s’attendait à tout instant voir la Belge s’écrouler sur place. Compton revint une fois, deux fois, cent fois. Cant attaquait sans arrêt, et l’on aborda le final avec toujours ce furieux duo en tête. Drame ultime, merveilleux concentré de drame, la course ne se joua pas sur la valeur profonde de ces athlètes, mais sur un coup du sort : Sanne Cant peina une seconde à rechausser, Compton en profita pour s’en aller vers la victoire… Et l’animatrice malheureuse de la course ne put revenir qu’à hauteur de la roue arrière de l’Américaine triomphante.

Revoir la course en vidéos

1. Namur, Coupe du monde #4, hommes

Le circuit de Namur n’a que quelques années mais il s’est déjà imposé comme aussi incontournable que celui de Coxyde. Celui-ci est d’une très grande difficulté, certes technique mais encore plus physique. Pourtant, il ne dégage pas rapidement les vainqueurs : les courses qui se déroulent sur la citadelle sont généralement très indécises et mettent du temps à se décanter (chez les hommes). Ajoutez à cela un cadre magnifique au cœur des bois, un circuit encore amélioré cette année par la suppression d’une portion plate peu intéressante, et un dévers qui pourrait être cité comme un haut lieu de la discipline. Pour certains, et pour l’auteur de ces lignes en tout cas, c’est même le plus beau circuit du monde.

Alors quand en prime la course y est fabuleuse – comme cette année -, c’est un bonheur sans nom. Tout y a été superbe. La victoire de Mourey au terme d’une course remarquable et où pourtant régnait jusqu’au dernier tour l’incertitude d’une chute, d’un problème mécanique, d’une défaillance, et à l’arrière une lutte incroyable pour le podium, magnifiée par l’exploit de Sven Nys qui, remontant 40 personnes, a fait croire pendant quelques instants à la possibilité irréelle d’aller priver Francis Mourey de la victoire. Il n’y a qu’à entendre le commentateur de la chaîne UCI s’étrangler durant les deux derniers tours pour saisir la folle intensité de cette course, sans aucun problème la plus belle et la plus forte de cette saison.

Revoir la course en vidéos


Soyez le premier à commenter

Commenter

Votre e-mail ne sera pas publié.


*