Article rédigé par Johann Peyrot du blog Impressions Cyclistes
La saison de cyclo cross 2013 – 2014 s’est achevée il y a plusieurs semaines. Vous avez eu le temps de digérer cette longue saison et il est maintenant temps de faire un bilan. Plutôt que de lister les performances des principaux crossmen, nous avons choisi de faire un top 10 des plus belles courses de l’année.
Un tel classement est évidemment très subjectif, mais nous avons choisi quelques contraintes pour limiter notre sélection. D’une, cela ne concernera que les catégories Elites. On passe certes à côté de superbes batailles, comme la courses des juniors à Hoogerheide, mais tout comme les bilans des épreuves sur route qui font abstraction des catégories espoirs et amateurs, nous nous en tiendrons aux catégories adultes. Aussi, on ne mettra dans ce top que les courses qui ont été filmées (de manière entière ou partielle), pour que le choix puisse paraître un peu moins abstrait. Voici donc notre sélection des dix meilleures courses de la saison cyclo cross 2013 – 2014, en ordre décroissant.
10. Hoogerheide, Mondiaux, dames
On a peu eu droit cette année à la domination sans faille de Marianne Vos. Une opération du dos en début de saison a compliqué sa préparation et on a dû attendre la toute fin de saison pour la revoir à son meilleur niveau. Seules trois épreuves permirent de la voir à son top : Valkenburg (mais le parcours était affreux), Nommay (mais la réalisation était affreuse) et Hoogerheide. Malheureusement, quand on aurait pu enfin voir la Néerlandaise affronter dans ses pleines possibilités Katie Compton, assister à un duel acharné pour le titre mondial, l’américaine perdait pied. Demeure alors la seule démonstration de Vos. Mais une telle grâce, une telle fluidité, une telle maîtrise mérite bien d’être citée sans cesse comme le modèle ultime du crossman et d’entamer ce top 10.
9. Coxyde, Coupe du monde #3, hommes
Si Hoogerheide exposa la classe de Marianne Vos, Coxyde démontra celle de Niels Albert dans le sable du célèbre circuit. A Coxyde, si le Belge gagne, c’est en solitaire et très loin devant le reste du peloton. Personne ne maîtrise le sable aussi bien que lui. Rajoutez à cela une lutte très incertaine pour le podium, un Sven Nys en difficulté, un surprenant Francis Mourey, et le cadre toujours somptueux des dunes de la mer du Nord, cela donne une très belle course.
8. Renaix, Trophée Banque Bpost #1, hommes
Le début de saison est assimilé aux circuits secs encore épargnés des rigueurs de l’hiver. Renaix fut pourtant un bourbier incroyable. Les visages furent maculés très vite, les maillots cachés par la terre, et les corps affichèrent dès les premiers tours une grande fatigue issue de cette lutte contre les éléments plus encore que contre les adversaires. On eut une part de suspense et d’incertitude quant au vainqueur – même si le triomphe de Sven Nys s’annonçait – mais la beauté de cette course demeure dans les conditions ignobles auxquelles furent confrontés le peloton pour sa rentrée dans le challenge belge.
7. Zonhoven, Superprestige #2, hommes
Zonhoven est l’unique manche du pourtant glorieux Superprestige présente dans ce top 10. Non pas que celui-ci fut fade, et en ce sens la dernière manche connut une très belle incertitude quant au vainqueur final, mais il peina dans le détail à atteindre une dimension supérieure. Zonhoven fut la seule manche à toucher au sublime, à donner un sens profond à la victoire, plus intense qu’une simple satisfaction au terme d’une course agitée. Cette réussite provient d’abord du beau circuit sablonneux dont se détachait deux éléments : un demi-tour stratégique en pleine pente et une descente instable au milieu des cris de la foule. Cette année on eut également droit à un superbe duel Vantornout – Van der Haar, les deux dépassés dans le dernier tour par un nouveau duel où Sven Nys parvint à prendre l’ascendant sur Niels Albert au terme d’une épreuve totalement maîtrisée.
6. Nommay, Coupe du monde #7, hommes
Nommay avait donné l’année dernière un championnat de France superbe, et ce malgré la domination sans faille de Mourey, grâce au seul recours de la boue présente sur le sol. Si cette année ce fut moins gras, ce ne fut pas moins violent. Et la sélection fut impitoyable. Dans ce cadre, la course se résuma à trois hommes : Francis Mourey, Tom Meeussen et Philipp Walsleben. Tom Meeussen fit la sélection avant de laisser la place à l’affrontement de Walsleben et de Mourey. Les deux s’usèrent si bien l’un l’autre que Meeussen put, en récompense de son acharnement à rester au contact, s’imposer au sprint, au grand dam du Français encouragé de toutes parts par la foule. Peut être la course la plus incertaine de la saison.
A suivre…
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