A l’occasion d’une longue interview avec son équipe Groupama – FDJ, Thibaut Pinot (29 ans) a déclaré que le Tour de France – qui a été reporté au 29 août – restait son objectif principal de la saison :
« Le Tour reste pour moi l’objectif numéro 1. D’autant plus qu’il y aura les championnats du monde, qui me plaisent beaucoup, une semaine après. Les nouvelles dates ne changent pas mon cap. Et puis, même s’il peut encore y avoir quelques chaleurs à cette période de l’année, ça n’a rien à voir avec juillet, et ce n’est pas pour me déplaire. C’est une contrainte en moins à gérer.
En revanche, tous les meilleurs coureurs seront au départ du Tour de France, c’est une quasi-certitude. Je ne sais pas s’il sera pour autant plus dur qu’il ne l’aurait été en juillet. Cela dépendra de la gestion de cette crise par chacun. Peut-être que certains coureurs auront eu du mal à gérer leur énergie ou leur fraîcheur mentale pendant le confinement. Tout le monde est dans la même situation. Personne ne sait vraiment s’il pourra être à 100 % sur le Tour, moi compris. »
Les nouvelles dates du Tour de France ne changent pas grand chose pour Thibaut Pinot. Pour lui, c’est comme s’il préparait la Vuelta, qui débute habituellement fin août. Pour conserver la forme, le Franc-comtois utilise le home-trainer, même s’il avoue que ce n’est pas son truc et qu’il s’en lasse très rapidement :
« Au bout du compte, c’est un peu comme si on préparait le Tour d’Espagne. Personnellement, je peux m’appuyer sur mon expérience de 2018. Après ma longue absence suite au Giro, j’avais fait le Tour de Pologne fin juillet et enchaîné sur la Vuelta, qui ne s’était pas trop mal passée (deux victoires d’étapes, 6e du général, ndlr). Tout dépendra du programme réalisable en amont. On attend tous impatiemment de pouvoir retourner nous entraîner sur la route. Pour moi en tout cas, c’est compliqué. Je prends mon mal en patience, mais je préfère être en condition moindre quand il sera temps de sortir que de m’user mentalement sur le home trainer. Ce n’est vraiment pas mon truc et ça n’a rien à voir avec les sensations qu’on a normalement sur le vélo. J’en fais pour dire que je fais encore du vélo, mais cela ne rentre en aucun cas dans ma préparation pour la suite. Les plateformes virtuelles, ça m’a amusé 15 jours mais ça a fait son temps. Désormais je regarde des séries ou autre chose pour m’occuper. »
Le leader de la Groupama – FDJ est également revenu sur le dernier mois, sur l’état de santé de ses parents ainsi que de son confinement :
« Mes deux parents sont tombés malades à cause du virus, et mon père l’est toujours, 25 jours après avoir été testé positif. Il y a eu des hauts et des bas. Ce n’est pas simple. Je prenais des nouvelles tous les jours, mais c’est un virus très violent, plus qu’on ne le disait au départ. Je vis aussi dans une région qui a été beaucoup touchée, donc on sait de quoi on parle par ici… Quant au confinement, même quand il n’y en a pas, à part faire mes courses, je ne bouge pas trop de chez moi. Donc ça n’a pas changé grand-chose. Ce qui peut me manquer, c’est d’aller au cinéma ou au restaurant de temps en temps, mais on peut s’en passer. D’un point de vue personnel, j’ai très bien vécu le confinement. J’ai la chance de vivre dans la campagne profonde, avec mon étang et mes champs à proximité. Je n’ai pas à me plaindre, je suis assez chanceux. »
Commenter