Comme beaucoup de coureurs professionnels, Heinrich Haussler (Bahrain – Victorious) a été infecté par la Covid-19. C’était en octobre dernier pendant le BinckBank Tour. A l’occasion d’une interview avec Cyclingnews, l’Austro-allemand est revenu sur cette période :
« J’ai été assez malade pendant un moment. Pas super, super malade au point d’aller à l’hôpital, mais c’était certainement bien pire que la grippe ou un rhume. J’étais au lit pendant environ 10 jours et même après, pendant trois ou quatre semaines, je me sentais très mal. Je n’avais aucune énergie du tout.
La Belgique à cette époque de l’année était une zone à risque, une zone rouge, et je m’étais dit que je ferais mieux d’aller faire un test au cas où. J’ai fait le test, il est revenu positif et je ne sais pas pourquoi, peut-être parce après avoir su que je l’avais, tout à coup j’ai eu le sentiment que je devenais de plus en plus malade.
Je pense que la récupération dépend de la santé de votre corps. Cela affecte davantage certaines personnes et d’autres non. Certaines personnes qui l’ont attrapé – par exemple dans notre équipe – n’avaient qu’une petite toux, elles ne se sentaient même pas malades.
J’ai fait un autre test sanguin et j’ai toujours des anticorps, ce qui, d’après ce qu’ils disent, m’aidera à ne pas l’obtenir une deuxième fois, mais cela commence également à s’estomper. Et vous avez vu d’autres cas, comme [Fernando] Gaviria, où les gens l’ont eu deux fois.
C’est tellement stressant de faire tous les tests avant et après les courses, la quarantaine, tous les bilans. Les équipes sont vraiment strictes donc nous sommes toujours dans nos bulles, vous ne pouvez pas vraiment rencontrer d’autres coureurs ou du staff d’autres équipes. Toujours porter le masque, il faut le faire et je le fais parce que je ne veux plus tomber malade. Si je tombe de nouveau malade avant le début de la saison, je serai absent pendant trois mois. »
« Je n’ai jamais été aussi relax dans le passé »
Le week-end dernier, Haussler a participé au championnat du monde de cyclo-cross pour la première fois de sa carrière, lui qui a découvert cette discipline seulement l’année dernière. Il avait auparavant déjà disputé quelques épreuves de cyclo-cross. Participer à ces courses lui a permis de peaufiner sa forme en vue des classiques flandriennes, son grand objectif de la saison :
« En cyclo-cross, votre fréquence cardiaque s’envole dès le coup d’envoi, vous avez de l’acide lactique plein les jambes. C’est comme ça pendant toute l’heure. Vous n’avez tout simplement pas cela dans une course sur route.
Au Mondiaux, j’avais de la morve qui sortait de mon nez, des crachats suspendus le long de mon menton et même la bouche grande ouverte. Vous vous dites juste : « Putain, c’est si difficile. » C’est tellement bon.
J’ai fait quelques cyclo-cross l’année dernière. Cette année, j’ai fait plus d’entraînement, plus de cyclo-cross. Cela m’a vraiment aidé l’année dernière. En prime, cette année, nous avons fait un test de lactate au stage et c’est le meilleur test que j’ai jamais fait de ma vie.
Tout se passe comme prévu. Je suis très relax, je n’ai jamais été aussi relax dans le passé. Je me disais toujours : ‘Je dois sortir et je dois m’entraîner plus, je ne sais pas comment est ma forme.’ Je suis content de ma forme actuelle. »
Paris-Roubaix en ligne de mire
Les classiques flandriennes seront donc son grand objectif de la saison. Il occupera la position de leader sur certaines épreuves, comme sur Paris-Roubaix, et non celle d’équipier de luxe comme sur la plupart des courses. A 36 ans, il estime avoir l’expérience pour briller sur ces courses :
« J’ai de l’expérience et je ne dirai pas que je connais mieux les routes que les vrais Belges, mais c’est presque comme ça et c’est mon plus grand avantage.
Mon rôle aussi a un peu changé dans l’équipe parce que je suis plus âgé, j’ai plus d’expérience. Il s’agit vraiment d’aider les gars de l’équipe mais il y a toujours une ou deux courses où je serai libre. »
Commenter