Audrey Cordon : « Le plus beau moment de ma carrière »

Après avoir terminé deuxième en 2015 et troisième en 2016, Audrey Cordon-Ragot (Trek – Segafredo) est devenue ce samedi championne de France sur route à Grand-Champ, en Bretagne. La coureuse de 30 ans s’est imposée en solitaire après avoir largué ses compagnons de fugue Gladys Verhulst (Arkéa – Samsic) et Clara Copponi (Groupama – FDJ) à 5 kilomètres du but. A l’arrivée, la Française était en larmes et a déclaré que c’était le plus beau moment de sa carrière :

« Je pleure de joie, je ne réalise pas du tout. C’est bien d’annoncer, c’est mieux de concrétiser. Hier la déception était immense (elle a terminé deuxième du contre-la-montre) et j’ai su rebondir. C’est une grosse fierté, je n’en reviens pas.

Un championnat de France, ce n’est pas simple à gérer. Je connaissais le circuit sur le bout des doigts, je l’ai repéré maintes fois, je savais où ça faisait mal. Et ce n’est pas forcément dans les bosses que ça fait mal, c’est la repetition du mal-plat breton, et c’est ce que j’aime.

J’avais plusieurs scénarios dans ma tête, je m’étais même dit ‘Je fais le depart aujourd’hui, il faut s’isoler rapidement’. Ce matin j’ai eu une longue discussion avec Pierre Rolland, il m’a dit ‘Aujourd’hui Audrey, tu dois avoir la tête froide et le coeur chaud’. J’y ai pensé toute la course. Je me suis dit ‘Démarre au bon moment, ne t’énerves pas, apprends des erreurs que t’as fait les années précédentes et donnes-toi à fond.’ Et ça a marché…

J’ai eu des frissons toute la journée, j’ai entendu ‘Allez Audrey’ sur tout le parcours. Dans cette dernière montée de Grand-Champ, j’ai vu ma famille, les copains, les fumigènes, les gens qui criaient mon nom… Vous savez, pour un Breton ou une bretonne, gagner sur ses terres c’est ce qu’il y a de plus beau. J’ai l’image de Warren Barguil l’année dernière qui gagne quasiment en Bretagne (La Haye-Fouassière en Loire-Atlantique), et qui a cette fierté de porter ce maillot. J’en rêvais, je suis passé tellement de fois à côté, et le réaliser c’est immense.

C’est le plus beau moment de ma carrière. Je l’ai répété maintes fois, porter le maillot bleu-blanc-rouge c’était mon rêve, ça passe au-dessus de presque tout. On sait très bien que c’est très difficile d’aller le chercher au niveau mondial (le maillot de champion du monde), et je me rendais compte qu’au niveau national aussi. J’étais souvent esseulée et je courais souvent à l’envers. Je pense que je le mérite, j’espère que je le mérite. J’espère que je le porterai dignement, parce que ce n’est pas toujours un cadeau un maillot distinctif. Mais je vais tout faire pour que vous soyez tous fiers de moi.

Le podium, ça va être immense. Il faut que je savoure chaque instant. »


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