Il faut remonter à 1997 et la victoire de Laurent Jalabert (devant Serhiy Honchar et Chris Boardman) pour voir un français sur le podium des championnats du monde du contre-la-montre. Jérôme Coppel a créé la sensation mercredi en décrochant à Richmond la médaille de bronze.
Incroyable. Époustouflant. Sublime. Les adjectifs ne sont pas assez nombreux ni assez forts pour décrire l’exploit que vient de réaliser Jérôme Coppel. Le champion de France de la discipline a déjoué les pronostics en se hissant sur la troisième marche du podium, alors que tous les spécialistes ne l’imaginaient même pas intégrer le top 10. Sur le parcours de 53 kilomètres, le natif d’Annemasse, parti avant les gros calibres, est passé (provisoirement) en tête à tous les points intermédiaires, explosant les temps de référence du Polonais Marcin Bialoblocki.
Et même s’il a baissé de régime dans les 11 derniers kilomètres, après le troisième point intermédiaire, le Français a su limiter la casse pour monter sur le podium. Mais deux coureurs sont tout de même parvenus à le distancer. Vasil Kiryienka et Adriano Malori, partis une vingtaine de minutes après lui, l’ont devancé respectivement de 26 et 17 secondes.
Et le premier surpris de ce résultat n’est autre que Jérôme Coppel lui-même. Dans une interview accordée à L’Equipe, le Français a déclaré qu’il n’imaginait pas une seconde monter sur le podium et qu’il visait simplement une place dans les dix premiers. « C’est un résultat au-delà de mes espérances. Je voyais plutôt un top 10 mais j’étais dans un jour exceptionnel, d’autres étaient dans un moins bon jour, je pense à Tony Martin ou Tom Dumoulin. Pour faire un podium, il faut de la chance et c’était de mon côté aujourd’hui. Le vent était portant globalement. Il était de trois-quarts face dans les 8 premiers kilomètres et il ne fallait pas partir trop vite. Mais ensuite, on l’avait plutôt dans le dos et donc ça a roulé très vite. On l’a moins ressenti que je l’imaginais même si en ville on l’avait de face à quelques endroits et ça faisait mal. Mais c’est plus la longueur du chrono et les petits vallons qui ont rendu ça très dur. »
Jérôme Coppel le dit lui-même, la chance était de son côté aujourd’hui. Tous les éléments étaient réunis pour qu’il réalise une performance hors du commun. Si sa médaille de bronze était inattendue, la plus grande surprise de ces championnats du monde est avant tout la contre-performance des cadors, à savoir Tony Martin, triple champion du monde de la discipline, Rohan Dennis, premier Maillot Jaune du Tour de France 2015, et Tom Dumoulin. Ces trois coureurs ont tous raté leur chrono et ont coupé la ligne avec plus d’une minute de retard sur le vainqueur Vasil Kiryienka et près de 40 secondes sur Jérôme Coppel, alors qu’il était presque évident avant la course qu’ils allaient tous monter sur le podium.
Avec une forme exceptionnelle et des favoris dans les choux, Jérôme Coppel avait toutes les cartes en main pour réaliser la performance de sa vie. Ce qu’il a réussit à faire avec brio. Finalement, la plus grande menace pour le coureur de l’équipe IAM n’a été que Jonathan Castroviejo. L’Espagnol aurait bien pu le priver de sa belle médaille : il a terminé son contre-la-montre en boulet de canon et n’a échoué qu’à 3 secondes du Français.
Romain Sicard, le deuxième français engagé sur cette épreuve, a terminé bien loin de son compatriote. Il a pris la 46e place à 3’57 du Biélorusse Vasil Kiryienka. Mais cela reste anecdotique au vu des circonstances.
Vasil Kiryienka succède à son ancien coéquipier Bradley Wiggins.
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Arrivée des derniers coureurs (Eng) :
Long résumé vidéo (Fra) :
Résumé vidéo (Eng) :
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