Si Primoz Roglic a remporté sa troisième Vuelta consécutive de manière impressionnante, prouvant bel et bien qu’il possédait les capacités physiques et mentales pour se relever à chaque impasse, les Français ont également été des acteurs importants de cette dernière course de trois semaines en 2021. Premièrement avec Kenny Elissonde, toujours aussi présent à l’attaque et auréolé du port du maillot rouge de leader durant la seule cinquième étape puis avec les autres Français, vainqueurs d’étapes. Établis au nombre de trois, ils ont porté haut et fort leurs couleurs pour lever les bras en Espagne. Retour sur leurs victoires respectives.
Florian Sénéchal, 13e étape
Lorsque l’une des attractions de cette Vuelta craque suite à un ennui mécanique dans les derniers hectomètres, Florian Sénéchal prend les devants. Poisson-pilote de l’unique Fabio Jakobsen, le Français a su jouer des circonstances et s’adapter en quelques secondes pour endosser le rôle de sprinteur final à l’issue d’une étape entre Belmez et Villanueva de la Serena.
Emmené à la perfection par ses coéquipiers dans un art qu’il maîtrise si bien, Florian Sénéchal a su sortir des roues au bon moment et ne jamais lâcher son train pour devancer de quelques centimètres Matteo Trentin et signer la première victoire française de cette Vuelta.
Romain Bardet, 14e étape
Bis repetita le lendemain de la victoire de Florian Sénéchal avec celle de Romain Bardet, au sommet de Villuerca. Définitivement une renaissance pour le grimpeur français qui remportait, par la même occasion, sa deuxième victoire avec sa nouvelle équipe, la Team DSM. Un goût de victoire prononcé, quelques semaines après celle acquise au Tour de Burgos, synonyme de la fin d’une disette ayant duré trois ans sans lever les bras !
Apprécié par l’ensemble du peloton et des suiveurs du cyclisme pour toutes les qualités qu’on lui prête, Romain Bardet ne trouverait sûrement pas sa place au sein d’un classement des sportifs les plus excentriques comme Dennis Rodman ou Mario Balotelli. Pourtant, la victoire de l’Auvergnat a fait du bruit et retentit jusqu’en France, notamment grâce à la manière dont il l’a construite.
Et quelle image ! Dépassant Prodhomme, son compatriote et membre de son ancienne équipe AG2R, à six kilomètres du sommet final, Bardet s’envolait seul pour une victoire exceptionnelle en haut de Villuerca.
Clément Champoussin, 20ème étape
Le feu d’artifice de cette Vuelta gardera dans ses mémoires, la victoire d’un jeune français de 24 ans ! Accroché aux favoris Roglic, Mas, Haig ou encore Bernal, Champoussin fit grise mine une bonne partie de cette journée définitivement éreintante pour les organismes.
Un courage et une abnégation saluée bien avant les derniers kilomètres par les commentateurs d’Eurosport, qui n’en revenaient pas de voir à quel point le protégé de Vincent Lavenu au sein de la formation AG2R Citroën Team résistait mentalement à ces assauts répétés.
Au cours de la dernière butte d’arrivée, il résistait une fois de plus et jetait ses dernières forces dans la bataille au meilleur moment. Alors que les favoris offraient un minime moment d’accalmie, le natif de Nice en profitait pour attaquer à deux kilomètres de l’arrivée, bouche grande ouverte, pour 2000 mètres alliant plaisir et douleur. Une certaine vision du cyclisme qui lui permettait, pour la première fois, de lever les bras sur une course World Tour.
Un dernier Grand Tour particulièrement animé
Une fois de plus, la Vuelta n’aura pas déçu au moment de fermer la marche des trois Grands Tours disputés chaque année au cœur du calendrier cycliste international. Bien moins prestigieux que ses pairs Giro et Tour de France, la Vuelta a comme toujours su contenter les amateurs de cyclisme par des étapes débridées et des arrivées pour le moins atypiques.
Les découvertes et les choix de parcours sont toujours aussi friands. Comment ne pas rappeler la 20ème étape, disputée en moyenne montagne avec un enchaînement astronomique de cols et de routes piégeuses ? Une idée magnifique qui trouvait sa place à la perfection en conclusion de trois semaines animées et sportivement excitantes. Mention spéciale également pour le terrible et déjà mythique Alto Del Gamoniteiro, cousin proclamé du tout aussi majestueux Angliru, bien connu des admirateurs de la Vuelta.
Le Tour d’Espagne aura donc comme toujours, satisfait ses suiveurs et l’ensemble des passionnés du cyclisme. Vivement l’année prochaine !
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