Très attendues au vu de la situation actuellement en vigueur en Ukraine, les décisions prises par l’Union Cycliste Internationale à l’encontre des coureurs et équipes russes et biélorusses sont tombées ce mardi soir dans un long communiqué de presse.
Parmi les points importants à retenir, il faut tout d’abord noter que toutes les équipes russes et biélorusses ne sont plus autorisées à participer à des courses UCI, et ce avec effet immédiat. C’est notamment le cas de la Gazprom – RusVelo, qui ne sera donc pas sur Tirreno – Adriatico la semaine prochaine : au sein de la Gazprom – RusVelo, on retrouve notamment le Russe Ilnur Zakarin, 9e du Tour de France 2018.
En revanche, les sportifs russes et biélorusses évoluant dans des formations étrangères ne sont pas bannis. Cependant, toute participation de coureur russe ou bélarusse doit être sous bannière neutre, et les organisateurs sont priés de retirer toute référence à la Russie ou au Bélarus, y compris le nom, les emblèmes, acronymes et drapeaux, et de les remplacer par une référence ou dénomination neutre, sur tous les documents et publications liés à l’événement et conformément aux instructions de l’UCI.
« La décision de ne pas imposer une interdiction générale aux coureurs russes et bélarusses de participer à l’ensemble des épreuves internationales repose sur une balance de l’ensemble des intérêts en présence. Il s’agit notamment de tenir compte des droits contractuels des coureurs et équipes concernés, et de ne pas pénaliser injustement les équipes non russes ou bélarusses. », explique l’UCI, qui pourrait également être amenée à faciliter des changements de nationalité et d’équipe au vu de la complexité de la situation.
L’UCI a également décidé d’offrir son soutien à la communauté cycliste ukrainienne et s’est engagée à accueillir des athlètes ukrainiens au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, son centre de formation et d’entraînement situé à Aigle, en Suisse.
Communiqué de l’UCI :
Le Comité Directeur de l’Union Cycliste Internationale (UCI) s’est réuni aujourd’hui en session extraordinaire afin de discuter de la situation en Ukraine et des mesures que l’UCI entend prendre dans ce contexte.L’UCI tient à exprimer à nouveau sa vive préoccupation au sujet de la situation en Ukraine et à condamner avec la plus vive fermeté l’agression dont se sont rendus coupables les gouvernements russe et bélarusse, et leur non-respect de la trêve olympique. L’UCI souhaite un retour à la paix le plus rapidement possible et en appelle au respect des valeurs olympiques. Le sport en général et le cyclisme en particulier sont en effet vecteurs de paix, d’amitié, de solidarité et de tolérance.
Tout d’abord, l’UCI a décidé d’offrir son soutien à la communauté cycliste ukrainienne et s’est engagée à accueillir des athlètes ukrainiens au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, son centre de formation et d’entraînement situé à Aigle, en Suisse. A cet égard, l’UCI est en contact permanent avec la Fédération Nationale d’Ukraine. Le Président de l’UCI David Lappartient rencontrera, en présence du Président de l’Union Européenne de Cyclisme (UEC) Enrico Della Casa, le Président et les représentants de la Fédération Nationale d’Ukraine ce week-end au Danemark dans le cadre du Congrès de l’UEC pour définir les modalités d’intervention de l’aide à la communauté cycliste ukrainienne.
Par ailleurs, l’UCI salue les décisions fortes prises par le Comité International Olympique (CIO) le 28 février et a décidé de les transposer dans le cyclisme.
L’UCI, qui demeure une organisation politiquement neutre, déplore que les décisions de leur gouvernement puissent affecter les athlètes russes et bélarusses, mais il est nécessaire d’être ferme dans la défense des valeurs olympiques.
Comme rappelé ce matin lors d’une réunion des Fédérations Internationales organisée en urgence par le CIO et présidée par le Président Thomas Bach, l’UCI, à laquelle le Président de l’UCI David Lappartient et la Directrice Générale de la Fédération Amina Lanaya ont par ailleurs participé, il s’agit de prendre des mesures préventives avec pour objectif d’assurer l’intégrité et la sécurité des compétitions sportives, et le respect des valeurs olympiques.
Au vu de la situation, le Comité Directeur de l’UCI a pris les mesures suivantes à l’unanimité :
1. Les équipes nationales et/ou sélections nationales russes et bélarusses ne sont pas autorisées à participer, avec effet immédiat, à toutes épreuves du Calendrier International UCI.
2. Le statut d’Equipe UCI est retiré à toutes les équipes de nationalité russe ou bélarusse, et l’UCI n’examinera plus aucune demande de statut UCI pour une équipe de ces deux pays. Le retrait du statut d’Equipe UCI concerne les équipes suivantes :
- l’UCI ProTeam Gazprom – RusVelo (RUS)
- l’Equipe Continentale UCI Vozrozhdenie (RUS)
- l’Equipe Piste UCI Marathon – Tula Cycling Team (RUS)
- l’Equipe Continentale UCI CCN Factory Racing (BLR)
- l’Equipe Continentale UCI Minsk Cycling Club (BLR)
- l’Equipe Continentale féminine UCI Minsk Cycling Club (BLR).
3. L’UCI retire toutes les épreuves russes et bélarusses du Calendrier International UCI 2022 et n’examinera pas d’autres demandes d’inscription. Les épreuves suivantes sont concernées par le retrait du Calendrier International UCI :
- Grand Prix Moscow 1 : épreuve sur piste de classe 2 (20-21 mai 2022)
- Granfondo Moscow : épreuve de la Série Mondiale Gran Fondo UCI (21-22 mai 2022)
- Grand Prix Moscow 2 : épreuve sur piste de catégorie 2 (22 mai 2022)
- Grand Prix Saint-Petersburg : épreuve sur piste de catégorie 2 ( 26-29 mai 2022)
- Five Rings of Moscow : épreuve sur route de classe 2.2 (8-12 juin 2022).
4. Les Championnats Nationaux de Russie et du Bélarus sont également retirés du Calendrier International UCI.
5. L’apparition de l’ensemble des emblèmes, noms, acronymes, drapeaux et hymnes liés à la Russie et au Bélarus est interdite lors de toutes les épreuves du Calendrier International UCI. Les maillots des Champions Nationaux russes et bélarusses sont donc interdits.
6. Les candidatures russes et bélarusses pour l’organisation d’événements UCI ne seront pas prises en considération.
7. L’UCI interdit aux organisateurs d’épreuves du Calendrier International UCI d’inviter les équipes de club, régionales ou mixtes russes et bélarusses.
8. L’UCI ne désignera pas de Commissaires Internationaux russes ou bélarusses sur des épreuves du Calendrier International UCI jusqu’à nouvel ordre.
L’UCI souhaite clarifier que les licenciés russes et bélarusses sont autorisés à participer aux épreuves du Calendrier International UCI avec leurs équipes respectives pour autant qu’ils soient enregistrés auprès d’une Equipe UCI non russe ou bélarusse. Les coureurs russes et bélarusses peuvent également participer aux épreuves du Calendrier International UCI lorsque l’inscription individuelle est autorisée.
Toute participation de coureur russe ou bélarusse doit être sous bannière neutre, et les organisateurs sont priés de retirer toute référence à la Russie ou au Bélarus, y compris le nom, les emblèmes, acronymes et drapeaux, et de les remplacer par une référence ou dénomination neutre, sur tous les documents et publications liés à l’événement et conformément aux instructions qui seront fournies par l’UCI.
La décision de ne pas imposer une interdiction générale aux coureurs russes et bélarusses de participer à l’ensemble des épreuves internationales repose sur une balance de l’ensemble des intérêts en présence. Il s’agit notamment de tenir compte des droits contractuels des coureurs et équipes concernés, et de ne pas pénaliser injustement les équipes non russes ou bélarusses.
L’UCI demande aux organisateurs, spectateurs et concurrents de respecter les coureurs russes et bélarusses sur les compétitions auxquelles ils seraient autorisés à participer.
En outre, le Comité Directeur de l’UCI a décidé de la mise en place d’un règlement spécifique permettant aux coureurs et autres licenciés russes et bélarusses détenant plusieurs nationalités, de solliciter un changement de leur nationalité sportive sans aucune restriction. Cette disposition qui existait déjà dans le Règlement UCI pourra se faire selon une procédure accélérée.
Des mesures spécifiques permettant aux coureurs et membres du staff d’équipes russes et bélarusses de s’enregistrer au sein d’une Equipe UCI non russe ou bélarusse en dehors des périodes d’enregistrement seront étudiées.
S’agissant des Fédérations Nationales russe et bélarusse, et conformément aux réponses apportées par le CIO ce matin au cours de la réunion avec les Présidents de Fédérations Internationales, il n’y a pas lieu de suspendre ces dernières dans la mesure où elles ne sont pas impliquées dans la violation de la trêve olympique. De même, concernant les membres des organes et commissions de l’UCI russes et bélarusses, l’UCI a choisi de s’aligner sur la position du CIO telle que présentée ce matin, à savoir que ces derniers peuvent continuer de siéger en leur sein pour peu qu’ils ne soient pas directement impliqués dans la violation de la trêve olympique ; les mesures prises aujourd’hui visent en effet prioritairement à assurer l’intégrité et la sécurité des compétitions sportives.
Dans le cadre des mesures adoptées par le Comité Directeur de l’UCI, cette dernière a également pris position sur le sponsoring par des sociétés et marques russes ou bélarusses, en considérant qu’un tel sponsoring porterait atteinte à l’image de l’UCI et au cyclisme en général, et n’est ainsi pas autorisée. Il est par conséquent demandé aux équipes et organisateurs d’épreuves de ne pas accorder de visibilité aux sponsors russes et bélarusses sur les épreuves du Calendrier International UCI.
Par souci de clarté, toutes les mesures s’appliquent avec effet immédiat autant à la Russie qu’au Bélarus, et à l’ensemble des catégories et disciplines. Leur application demeure en vigueur jusqu’à nouvel ordre. L’UCI publiera dans les prochains jours un règlement ad hoc afin de fournir des directives s’agissant des mesures adoptées ce jour par le Comité Directeur de l’UCI. Des directives seront également communiquées aux organisateurs d’épreuve s’agissant de l’interdiction d’afficher des références à la Russie et au Bélarus.
L’UCI précise que dans le cas où un Etat décrèterait des mesures plus restrictives à l’égard de la participation de ressortissants ou équipes russes ou bélarusses à des compétitions sur son sol, ces mesures primeraient alors sur les décisions prises par l’UCI en la matière.
L’UCI salue les prises de position courageuses de cyclistes et d’officiels cyclistes russes et bélarusses pour un appel à la paix. Elle appelle tous les belligérants à la retenue et à la protection des civils, et espère que la paix reviendra rapidement .
La position de l’UCI pourra évoluer selon l’évolution de la situation en Ukraine.
Clément Jama
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