La FFC et son Président Michel Callot sont en colère. Attaquée par le mouvement anonyme « Prends ma Roue » (incarné par Cyrille Guimard), elle a tenu à leur répondre dans une longue lettre.
Le collectif « Prends ma Roue » a notamment reproché à la FFC d’avoir interrompu les compétitions jusqu’au 01 décembre suite au décret du 29 octobre 2020 (voir la lettre plus bas) : « Ceci ressemble à de l’excès de pouvoir et nous pensons donc à une faute politique, qui pénalise d’autant l’intérêt général pour le cyclisme. »
Michel Callot estime que cette lettre est mensongère et que le collectif est dirigé par des « menteurs » et des « manipulateurs ». « Il ne suffit pas d’étaler sur les réseaux sociaux ou autres médias, des affirmations sans fondement, sans vision et basées sur des faits erronés, pour avoir raison […] Après avoir menti, manipulé et dénigré, il faut que tout le monde sache qu’il ne faudra pas attendre de ces personnes-là qu’elles prennent leurs responsabilités, cela dépasserait de beaucoup leurs limites et leur capacité d’engagement au bénéfice d’une cause qui se veut collective et non pas individualiste au service de l’égo d’une poignée. »
La réponse de la FFC au mouvement « Prends ma Roue » :
Chers amis, dirigeants et licenciés de la Fédération Française de Cyclisme,
La dernière lettre ouverte du 13 novembre vient s’ajouter à la stratégie mensongère qu’un groupuscule a décidé de mettre en œuvre, en déformant, une nouvelle fois, la réalité et en cherchant à déstabiliser notre Fédération.
Sur le sujet même de cette lettre et la décision de la Fédération de suspendre ses compétitions amateur pendant la durée de l’actuel confinement, juste quelques rappels pour montrer une fois de plus comment on peut faire de la désinformation une stratégie de bas étage :
– l’article 3 III du décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020 précise, contrairement à ce qui est allégué, dès son premier alinéa, que les rassemblements, réunions ou activités sur la voie publique ou dans les lieux ouverts au public mettant en présence de manière simultanée plus de six personnes sont interdits. Si les alinéas suivants stipulent cinq exceptions à cette interdiction de principe, force est de constater que les activités sportives encadrées n’en font pas partie, contrairement d’ailleurs à ce que la FFC, en particulier, avait réussi à obtenir des autorités publiques alors que le décret du 16 octobre 2020 modifié était encore en vigueur.
– de surcroit, l’article 4 de ce même décret du 29 octobre 2020, instaure un principe d’interdiction de déplacement pour toute personne, sauf huit exceptions énoncées strictement par ce même article. Malheureusement, là encore, les exceptions prévues ne permettent pas les déplacements liés à l’activité sportive associative, ou plus simplement liés à la vie associative.
Par conséquent, au regard des règles d’ordre public liées aux interdictions de rassemblement et de déplacement instaurées par le gouvernement au moins jusqu’au 1er décembre, la FFC n’a pu que logiquement constater que les compétitions de niveau amateur ne pouvaient plus légalement se tenir et a donc annoncé leurs suspensions.
Prétendre l’inverse, au nom d’un présumé excès de pouvoir, relève tant du fantasme que de la désinformation et révèle surtout une irresponsabilité citoyenne avérée de leurs auteurs.
Mais au-delà de ce cas particulier, ce courrier me donne l’occasion de m’adresser à vous, nos dirigeants et nos licenciés, pour lancer un appel et une mise en garde solennelle.
Qui se cache derrière l’anonymat de « prends ma roue » ? Quel est l’objectif recherché ? Une entreprise de démolition de la Fédération Française de Cyclisme ? mais pourquoi faire et au bénéfice de qui ?
Il ne suffit pas d’étaler sur les réseaux sociaux ou autres médias, des affirmations sans fondement, sans vision et basées sur des faits erronés, pour avoir raison.
Pour ma part, je préfère l’action concrète et réfléchie pour l’intérêt général aux vociférations vides de sens et d’impact qui n’ont que pour but de servir des égos délaissés, frustrés et faire croire à l’impossible.
Oui à l’impossible, car insinuer, voire affirmer, en plein confinement et face à une crise sanitaire sans précédent que notre activité associative et individuelle doit pouvoir se tenir comme à la normale, est un leurre, un faux espoir, une pure incantation !
Que l’on ne s’y méprenne pas, experts dans l’art de manipuler, certains auteurs des messages de « prends ma roue » n’agissent que pour satisfaire une revanche personnelle parce que, pour des raisons qu’il n’est pas encore besoin d’expliciter ici, certains n’ont plus l’influence ou le rôle qu’ils avaient auparavant au sein de la pyramide fédérale. Et pour cause, leur attitude respective depuis, m’aura donné raison.
Après avoir menti, manipulé et dénigré, il faut que tout le monde sache qu’il ne faudra pas attendre de ces personnes-là qu’elles prennent leurs responsabilités, cela dépasserait de beaucoup leurs limites et leur capacité d’engagement au bénéfice d’une cause qui se veut collective et non pas individualiste au service de l’égo d’une poignée.
Malheureusement, certains dirigeants se sont laissé abuser. Toutefois, il est toujours temps d’ouvrir les yeux, de comprendre la bassesse de ce qui entoure cette manœuvre, d’avoir la lucidité de s’apercevoir que ce n’est pas avec des propos systématiquement démagogiques et des grandes idées vides de toutes modalités d’application que l’on peut apporter une contribution sérieuse à notre Fédération et venir nourrir le débat constructif dont nous avons tous besoin pour fonctionner le mieux possible ensemble.
Sans revenir sur la litanie de fausses informations véhiculées par ce groupuscule, mais très solennellement, je tiens à vous dire :
– que je respecte les opinions et les idées de chacun ;
– que je travaille chaque jour pour encourager à une gouvernance la plus consultative possible ;
– que j’ai fait en sorte que ma porte soit restée constamment ouverte à tous ceux qui ont souhaité échanger avec moi.
Avec ces principes qui guident mon engagement associatif, je ne peux en revanche pas tolérer la malveillance, l’injustice vers tous les dirigeants nationaux et régionaux, dont l’engagement est exemplaire, et qui se voient trainer dans la boue, pas plus que je ne peux accepter la manière de prendre nos dirigeants de clubs pour des imbéciles en racontant n’importe quoi et en promettant la lune.
Je tenais à vous tenir ce langage de vérité et vous inviter à ce que nous disions ensemble STOP à cette mascarade car nous savons tous combien le travail collectif est indispensable pour préserver notre Fédération et toutes ses structures, pour protéger ce qui nous est de plus cher avec le projet sportif de nos athlètes.
Dans la période de crise sans précédent traversée par notre pays, restons simplement fidèles à nos valeurs associatives, fidèles à la qualité des relations humaines que l’associatif doit favoriser, fidèles à nos engagements à tous les niveaux de la pyramide de la Fédération et nos convictions seront préservées en même temps que l’avenir de notre sport cycliste en France.
Je crois dans les Femmes et les Hommes qui animent cette Fédération, ses clubs, ses comités départementaux et régionaux. Mon expérience m’a appris la richesse humaine qui soude notre famille cycliste et c’est le plus beau des apprentissages.
Alors restons unis, attachés collectivement à notre cause et le cyclisme français continuera à avoir de beaux jours devant lui.
Michel CALLOT
Président
La lettre ouverte du collectif « Prends ma Roue » envoyée le 13 novembre :
Lettre ouverte, à l’attention de Michel CALLOT, Président de la Fédération Française de Cyclisme.
Objet : La loi sur l’état d’urgence sanitaire, votre décision de suspendre toutes les compétitions et les dispositions spécifiques prises envers les sportifs professionnels et de haut niveau.
Monsieur le Président, tout d’abord un petit rappel :
« La loi sur l’état d’urgence sanitaire qui vient d’être prolongé (loi du 23/03/2020) prévoit que lorsqu’elle doit être mis en place, le Premier ministre peut, par décret, restreindre ou interdire la circulation des personnes et des véhicules dans les lieux et aux heures fixées par le décret, limiter ou interdire les rassemblements sur la voie publique ainsi que les réunions de toute nature.
Il est précisé que les autorités compétentes, le premier ministre et le ministre de la santé peuvent habiliter le représentant de l’Etat territorialement compétent (les préfets) à prendre toutes les mesures générales ou individuelles d’application de ces dispositions et les restrictions sont strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu.
Le décret du premier ministre du 29/10/2020 relatif au second confinement prévoit que les rassemblements, réunions ou activités professionnelles sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public ne sont pas interdites (par opposition à une interdiction par ailleurs générale) et les équipements sportifs couverts et ceux de plein air sont autorisés aux sportifs professionnels et de haut niveau. Les préfets peuvent prendre des mesures plus restrictives lorsque des circonstances locales l’exigent. »
Le collectif Prends Ma Roue, très attentif à tout ce qui concerne la préservation de notre sport et de ses pratiquants ne voit pas que la FFC soit une autorité habilitée, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, à prendre des dispositions d’interdictions générales plus restrictives que ce que prévoit le décret du premier ministre. A la lecture de ces éléments ceci ressemble à de l’excès de pouvoir et nous pensons donc à une faute politique, qui pénalise d’autant l’intérêt général pour le cyclisme.
En considérant évidemment la possibilité d’une intervention assumée du Préfet dans le cadre de circonstances locales et particulières, c’est-à-dire que des raisons impérieuses spécifiques à la pratique cycliste ; soient clairement énoncées et proportionnées aux enjeux de la protection sanitaire.
D’autre part, les cyclistes de haut niveau ou professionnels dont l’activité est autorisée, sont, tout comme les amateurs d’ailleurs, actuellement essentiellement concentrés sur leur participation aux épreuves nationales et internationales de cyclo-cross à venir (Coupes, Championnats). Vous ne pouvez ignorer que l’ensemble des épreuves régionales de cette discipline constitue l’essentiel de leur préparation. Votre décision encore une fois injustifiée de les suspendre, aura donc de très lourdes conséquences en termes de résultats, que vous devrez assumer.
Nous pensons que ces mesures de suspension sont un très mauvais message qui va avoir un impact mortifère sur la discipline Cyclo Cross, qui tient à la motivation des clubs organisateurs et de leurs partenaires, à la mobilisation des clubs et de leurs éducateurs pour la promouvoir! A cela s’ajoute une totale discrimination vis-à-vis des athlètes Français par rapport à leurs concurrents étrangers, qui aujourd’hui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes dans leur pays (Benelux par exemple).
Enfin pour mémoire, le Collectif Mouvement Prends ma Roue, s’est associé depuis plusieurs jours déjà, au dépôt d’un référé liberté auprès du Conseil d’état, dont nous attendons le jugement avec impatience, visant à obtenir la suppression des contraintes de pratique imposées, soit, 1km/1heure. Contrairement à votre communiqué qui autorise la levée de ces contraintes de manière partielle aux seuls cyclistes Haut niveau et 1 ère catégorie FFC, dans un cadre, encore une fois, totalement discriminatoire au regard des autres cyclistes de tous niveaux et de tous types de pratique.
Vous remerciant pour votre attention, bien sportivement.
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