Alors qu’il était engagé sur Tirreno – Adriatico avec son équipe Bardiani – CSF Faizanè, Giovanni Visconti a abandonné cette épreuve mardi lors de la 2e étape. Dans une longue lettre publiée sur les réseaux, le coureur italien de 39 ans a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière.
Giovanni Visconti était passé professionnel en 2005 avec Domina Vacanze – De Nardi. Il avait ensuite rejoint la Milram en 2006, la Quick Step en 2007, ISD-Neri en 2009, la Movistar en 2012, la Bahrain – Merida en 2017. Il était ensuite retourné chez Vini Zabù – KTM (anciennement ISD – Neri) en 2020 et enfin il avait rejoint la Bardiani – CSF Faizanè en 2021.
Dans sa carrière, il compte 34 victoires professionnelles dont 3 titres de champion d’Italie (2007, 2010 et 2011), 2 étapes du Giro et le classement du meilleur grimpeur du Giro 2015,
« The End. Je ne sais pas si je dois me considérer comme faible ou si je dois me sentir comme fort en ce moment même. Je ne sais pas ce que vous allez tous penser et je ne sais pas à quoi m’attendre. Mais une chose que je sais bien : pendant des mois et des mois, je souffre sur le vélo et je souffre hors du vélo.
Je ne suis certainement pas devenu un grand champion mais je pense que j’étais un bon coureur. J’ai gagné ce que mon corps et ma tête m’ont permis de gagner et si je regarde en arrière je ne peux pas avoir de regrets, je n’ai aucun remord. Ma carrière n’a pas été simple, ce n’est pas le moment de se dire « et si », « mais »… Ce n’est pas le but de cette lettre…
Savez-vous ce que je dis depuis des années ? Je dis que je ne veux pas être ce coureur qui traînera son vélo à la fin de sa carrière. Celui qui est là au milieu du groupe quand ça va bien mais qui reste anonyme, celui qui est oublié malgré sa présence. Je dis cela depuis des années et pourtant depuis un certain temps j’ai fermé les yeux, j’essaye de ne pas m’écouter et je continue sans me décourager même si plein de doutes et de peurs, persuadé que demain ira mieux.
Puis, demain, la même chose se produit. Aujourd’hui, je m’enfonce à nouveau, j’ai l’impression d’abandonner une fois pour toutes et puis au bout de quelques heures, la flamme se rallume… Et ainsi de suite… J’écoute tout le monde sauf moi.
Pourquoi ? Que dois-je encore prouver ? J’ai déjà dit que je ne suis pas un champion et que je ne le deviendrai certainement pas à 39 ans alors pourquoi ne pas s’aimer un peu plus et trouver la force de dire « C’est assez ? » C’est peut-être juste la peur de ce qui sera et de ce que je laisserai derrière moi.
Mais si j’y pense, je ne peux qu’être fier de moi et de ce que j’ai réussi à accomplir. Le cyclisme m’a donné tout ce que j’avais, il m’a donné Katy, Thomas et Noemi. Ma vie. Le cyclisme m’a aussi donné toi, qui as été l’essence même de chaque mètre de montée, de descente, de pluie ou de neige, sous le soleil brûlant. Toi qui as toujours été là dans les victoires et les défaites.
J’aimerais toujours ressentir tout le soutien que vous m’avez apporté au cours de ces merveilleuses années et ne jamais oublier chaque instant où courir à mes côtés et m’encourager vous m’avez envoyé de l’adrénaline, de la fierté, de l’émotion pure. J’ai essayé de toutes mes forces de revenir à un bon niveau malgré mes nombreux problèmes et effectivement je dois dire MERCI à la famille Reverberi et à tous les Bardiani – CSF Faizanè pour l’opportunité qu’ils m’ont donnée et pour m’avoir « attendu et rassuré » plusieurs fois.
J’aurais aimé retourner sur le terrain pour vous remercier comme il se doit et m’arrêter moins anonymement. On dit que lorsque vous quittez l’ancienne route pour la nouvelle, vous savez ce que vous quittez et vous ne savez pas ce que vous trouvez. C’est là que le courage prend le dessus et malgré l’immense peur que je ressens aujourd’hui je vais tout droit mes amis… Et puis qui sait, peut-être que je trouverai un autre carrefour et m’attarderai un moment… »
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