Filippo Pozzato, 34 ans, a une carrière bien remplie. Passé professionnel en 2000 avec l’équipe Mapei-Quick Step, l’ancien vainqueur de Milan-San Remo (2006) est dans les pelotons depuis plus de quinze ans.
Cette année, « Pippo » évolue au sein de l’équipe italienne Southeast-Venezuela, avec laquelle il a signé un contrat jusqu’à fin 2017. Après avoir honoré son contrat, il mettra un terme à sa carrière. « Je continue seulement deux ans de plus, cette année et l’année prochaine. »
Coureur au palmarès bien garni et au caractère tout aussi trempé, Pozzato est un spécialiste des classiques flandriennes. Considéré comme un grand espoir du cyclisme italien à ses débuts chez Mapei, il a remporté Milan-San Remo en 2006 et est entré dès lors dans la cour des grands. Il a également gagné également le Circuit Het Volk en 2007 et le Grand Prix E3 Harelbeke en 2009. Toujours bien placé, comme en témoigne sa seconde place sur le Tour des Flandres 2012, il n’a jamais pu accrocher à son palmarès l’Enfer du Nord ni le Tour des Flandres, une course qui l’a toujours fait rêver.
Mais sa carrière a pris un virage dramatique lorsqu’il fut suspendu en septembre 2012, à cause de sa collaboration avec le docteur Michele Ferrari.
Il se relança au sein de l’équipe Lampre l’année suivante. Mais cette formation n’était pas à la hauteur de ses espérances et il ne s’y sentait pas à l’aise : « Avec la Lampre, j’ai eu des problèmes pendant mes deux années de contrat. J’ai par exemple appris que je participais au Tour de France seulement six jours avant le départ. Je ne me sentais pas bien et j’ai eu du mal à avoir des bons résultats ces années-là ». Il affirme que ses mauvais résultats étaient principalement dus à la mauvaise ambiance qui régnait.
Cette année, il a trouvé un nouveau point de chute avec Southeast-Venezuela : « Je me sens comme à la maison, l’équipe est petite, c’est facile de discuter avec tout le monde. C’est le plus important pour moi de discuter avec l’équipe. »
Cette saison, Pozzato espère que son équipe décrochera des wild cards pour les classiques, et notamment pour Paris-Roubaix et le Tour des Flandres. « Je veux encore essayer de gagner. »
Ses objectifs principaux restent donc le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, mais aussi les championnats du monde de Doha (Qatar). Mais avant cette dernière échéance, il passera une dernière fois par son tour national, le Tour d’Italie.
Il fera donc l’impasse sur le Tour de France : « Je ne veux pas courir le Tour de France parce que je n’aime pas la course. Il y a trop de stress tout le temps. Maintenant, je suis vieux, et je ne veux pas prendre de risques tous les jours. L’année dernière, j’ai chuté 8 fois les 10 premiers jours, je n’aime pas ça. Je préfère faire le Giro d’Italia. »
L’Italien sait également ce qu’il va faire de son futur. Il souhaite en effet monter sa propre équipe avec Angelo Citracca, l’actuel manager de la Southeast : « Tout d’abord, je vais monter une équipe pour la Continentale Pro et, ensuite, si les résultats s’en suivent, je serai ravi de monter en World Tour. J’ai déjà des contacts avec des sponsors. ».
Mais avant cela il lui reste encore deux saisons, pour boucler en beauté son immense carrière.
Lucas Humbert
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