Article rédigé par Johann Peyrot du blog Impressions Cyclistes
La saison 2013 est quasiment terminée. Il est maintenant temps de faire un bilan et de revenir sur les plus beaux moments de l’année. Commençons par la course de la saison : pour nous, Paris-Roubaix est incontestablement un niveau au-dessus des autres.
Course de l’année : Paris-Roubaix
Légendaire. Insurmontable. Inégalable. Chaque année Paris-Roubaix demeure une des plus belle course du calendrier, quel que soit le résultat, parfois se contentant de la légende comme en 2012 avec Tom Boonen, parfois décidant de porter au sommet un coureur de second rang comme en 2011 avec Johan Vansummeren, mais toujours avec cette part indissociable de drames qui fait l’extrême violence de cette course. De temps en temps pourtant, Paris-Roubaix réunit tous ces éléments, créant une alchimie de plaisir, de suspense, de drame et de légende si forte que cela ne peut que déclencher une fulgurante passion pour cette épreuve. En 2013, cette alchimie a eu lieu. Ce fut immense.
Un homme s’annonçait favori unique suite à son écrasante victoire au Tour des Flandres. Cancellara une fois encore paraissait invincible. Sa supériorité eut pour effet de liguer le peloton entier contre lui. Deux scénarios étaient envisageables : soit le peloton acceptait d’emblée sa défaite, soit celui-ci, dans une rébellion collective, isolait le favori et l’attaquait de toutes parts. Pour notre bonheur, les coureurs choisirent la seconde option. L’équipe RadioShack dut s’écarter rapidement, laissant Cancellara seul face à ses responsabilité, seul surtout face à une masse hostile décidée à le vaincre.
On eut donc droit à une course anarchique. Seul, Cancellara effectua bien une première sélection. Mais soucieux de ses efforts, il se fit piéger une première fois. Dans sa grande classe il put se permettre de sauter d’un groupe à l’autre dans un impressionnant effort. Ce fut pour constater l’absence de deux éléments. Un secteur pavé plus tard et une violente attaque effectuée, le Suisse se retrouvait en tête. Mais pas seul comme à son habitude. Deux Omega Pharma lui collait au train, Zdenek Stybar d’abord ayant seul put répondre à son attaque, mais aussi Stijn Vandenbergh, ayant anticipé les assauts de Spartacus, accompagné de Sep Vanmarcke.
C’est là que le drame inhérent à Paris-Roubaix fit son œuvre. Les chutes avaient déjà provoqué le désespoir de l’équipe FDJ. Elles continuèrent leur action, éliminant les deux Omega de la course au podium, qui, fatigués, ont accroché malencontreusement les spectateurs du Carrefour de l’Arbre. Mais à l’avant, plus surprenant encore, Vanmarcke accrochait le Suisse, répondait à ses attaques. Mieux encore, il lui prenait des relais sur la route vers le vélodrome. Le suspense était à son comble. Cancellara avait répondu à sa légende en contrôlant au mieux un peloton ligué pour sa défaite. Il buttait pourtant sur ce jeune hollandais imprévu. Le sprint s’annonça et sacra Cancellara, ajoutant s’il en était besoin une grande page à sa légende. Vanmarcke ne put que finir en pleurs.
A suivre…
Photo : Bryn Lennon/Getty Images Europe
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