Article rédigé par Johann Peyrot du blog Impressions Cyclistes
Après les plus belles courses de l’année, nous avons élu les meilleurs coureurs de la saison. Voici la suite des résultats, avec le classicman de l’année, le « panache » de l’année et le combatif de l’année.
Classicman de l’année : Peter Sagan
Cancellara fut encore un acteur majeur des classiques, réalisant le triplé E3-Ronde-Roubaix, mais fut inexistant après les flandriennes. Gilbert demeurant en retrait cette année, Peter Sagan est le seul coureur qui enchaîna toutes les campagnes de classiques, des premiers pavés belges aux circuits canadiens. Surtout, il fut à chaque fois un acteur important, une figure attendue et surveillée (bien qu’il se loupa sur les Ardennaises). Pour ce qui est des victoires – Gand-Welegem et le Grand Prix de Montréal –, c’est peu pour un coureur de son rang. Sa deuxième place à Milan-San Remo, sa deuxième place au Tour des Flandres et ses autres nombreuses places d’honneur peuvent lui laisser quelques regrets. Nous pouvons quand même saluer son attitude entreprenante, participant aux offensives, osant l’échappée solitaire malgré sa pointe de vitesse. Autant Sagan sur les courses par étapes est souvent peu passionnant, autant sur les classiques son impétuosité apporte du sel à la course.
Panache de l’année : Carlos Betancur
Carlos Betancur n’a pas réalisé une saison très longue. De fait, sa présence parmi les meilleurs ne dura pas longtemps – du Tour du Pays basque au Giro –, mais cette courte période fut suffisante pour en faire un des coureurs les plus passionnants de l’année, et surtout pour en faire une des nouvelles références du peloton international. Le jeune colombien ne sort pas de nulle part et ses performances sur les courses italiennes étaient déjà connues. Mais nous n’aurions pas pu pronostiquer sa capacité à emballer la course de si belle manière. Ses attaques, si pures par le style mais tellement tranchantes, sont une merveille visuelle.
Sa reprise au Tour Pays basque fut l’occasion d’une superbe offensive, qui aurait pu le conduire à une victoire de prestige, si Sergio Henao n’avait pas trouvé les forces suffisantes pour revenir et le devancer d’un fil sur la ligne. Mais c’est surtout son attaque culottée sur le Mur de Huy, lors de la Flèche wallonne, qui fut son chef-d’œuvre, bouleversant tous les plans, affolant coureurs et commentateurs. Liège-Bastogne-Liège et le Giro furent l’occasion de continuer dans cette voie de l’offensive. Betancur attaquait partout, sur tous les terrains, aussi bien en montagne que sur des petits talus. Grâce lui soit rendue.
Combatif de l’année : Jens Voigt
Jens Voigt n’est plus aussi fort qu’il a pu l’être dans les années 2000. Pourtant, à 42 ans, c’est toujours lui qui relance les échappés, qui cherche la moindre faille dans le train des pelotons engagés vers le sprint final. Pour lui, une course se doit d’être vécue. Pas subie. Toute l’année, nous avons pu admirer la hargne farouche du vieil allemand. Les courses américaines furent son terrain de jeu favori et le Tour eut droit à quelques-unes de ses démonstrations. Quelque soit le terrain, l’envie demeure. Jens Voigt fait partie de ces coureurs face auxquels il faut éviter le moindre relâchement. Un autre homme partage cette particularité : Chris Anker Sörensen. Même s’ils sont distancés, ces guerriers reviendront toujours.
Vidéo : le fabuleux duel entre Henao et Betancur sur le Tour du Pays basque
A suivre…
Photo : Sirotti
Je mettrai plus Cancellara comme Classicman. Il fut vraiment au-dessus de Sagan pour moi.
C’est la question des points de vue : récompenser l’omniprésence ou la réussite sur le mois d’avril.
Par contre, quelle révélation et quelle bonne pioche pour AG2R ce Betancur. Quand la pente s’élève, il est quasi imbattable. Comme Joaquim Rodriguez, il est important dans les Ardennes mais aussi sur les grands tours. Et Jens Voigt, un bijou de résistance. Il a une abnégation digne d’un grand, d’un très grand. J’espère qu’il va rester encore quelques années pour battre le record de participation au Tour de France.