Dans une tribune parue dans Le Monde, Chris Froome est de nouveau revenu sur son affaire qui a animé la planète cycliste pendant plus de 9 mois et a insisté en expliquant qu’il n’a pas enfreint les règles de la lutte contre le dopage et que ses résultats résisteront à l’épreuve du temps. Voici une partie de ses déclarations :
« Très prochainement, le plus grand événement cycliste annuel va s’élancer depuis la Vendée. Je suis fier de prendre le départ de ce Tour de France en tant que tenant du titre. Comme tous les coureurs, je vais évidemment me battre autant que je le peux pour remporter de nouveau le maillot jaune.
Je dois cependant reconnaître que les préparatifs de cette course n’ont pas été des plus évidents. Que ce soit pour moi, pour les organisateurs de la course et pour vous, tous les fans de cyclisme et Français, bref tous ceux qui représentent le véritable cœur du Tour de France.
Des tests antidopage anormalement élevés en raison d’un traitement de mon asthme lors du dernier Tour d’Espagne ont soulevé de légitimes questions, à commencer par moi. Lundi 2 juillet, la décision de l’Union cycliste internationale (UCI), l’autorité mondiale du cyclisme, et de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a enfin permis de regarder vers l’avenir et surtout de tirer un trait définitif sur cette affaire de manière à me concentrer exclusivement sur le vélo et la course.
Cela étant dit, je dois reconnaître que ce sont des cas complexes, qui souvent vont être réduits à un titre ou à une phrase. J’en ai la conviction : les Français sont des personnes justes et à l’esprit aiguisé. Je sais par ailleurs que beaucoup d’entre vous n’auront pas pu suivre tous les détails de l’affaire. C’est pourquoi j’ai ressenti le désir d’exposer simplement les faits comme ils se sont déroulés afin que vous puissiez forger votre propre opinion.
Je souffre d’asthme depuis l’enfance et, comme des millions d’asthmatiques, j’utilise un inhalateur de Salbutamol afin d’en soulager les symptômes. Vers la fin du Tour d’Espagne (la Vuelta), mon asthme s’est aggravé, ce qui m’a conduit à augmenter le nombre de bouffées, conformément à l’avis médical dans le but de traiter le problème.
Je connais parfaitement les règles, et je sais combien je peux faire d’inhalations. Il est aussi important de rappeler qu’il n’y a pas de bénéfice sur la performance en utilisant un inhalateur. C’est un traitement purement médical.
Quelques semaines après la course, on m’a notifié qu’un échantillon était bien au-dessus des autres et au-dessus des limites prévues par l’AMA. Ce n’était pas un contrôle positif, mais anormal. Cela aurait dû être confidentiel. Tous les ans, des athlètes sont prévenus de ce genre de résultats, peuvent s’expliquer et le cas s’arrête. La différence avec mon cas, c’est qu’il n’a pas été confidentiel, l’information est devenue publique. Il était alors inévitable que des gens me jugent précipitamment.
Je le pensais sincèrement quand, sur le podium l’an dernier, j’ai dit que je ne déshonorerai jamais le maillot jaune et que mes résultats résisteraient à l’épreuve du temps. Gagner une course en se basant sur un mensonge serait pour moi une défaite. Je ne pourrai jamais laisser faire ça. »
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