Accusé de harcèlement sexuel par une jeune commissaire-arbitre, un vice-président de la Fédération française de cyclisme (FFC) a démissionné de ses fonctions. La FFC vient de l’annoncer dans un communiqué.
Le vice-président était accusé d’avoir eu « des propos grivois et répétés, voire des menaces proférées à l’égard d’une personne qui tente de s’interposer » lors du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2) en août dernier. L’Equipe avait réussi à mettre la main sur la plainte de la commissaire-arbitre :
« Un individu a tenu des propos sexistes en m’interpellant. Ça s’est passé en plusieurs fois durant la compétition, nous n’étions jamais seuls quand il a proféré ces propos. C’était un soir à table, devant les mêmes convives, il m’a posé la question suivante : ‘ »Sais-tu ce que signifie PPO dans le langage cycliste ?’ La jeune femme répond que cela correspond au ‘Point de passage obligatoire’ avant que le vice-président ne lui rétorque : ‘Au Tour de France, on appelle ça une petite pipe obligatoire.’ »
Deux autres épisodes ont eu lieu entre la jeune commissaire et le vice-président. « Il a dit : ‘Ce soir, je vais dormir à l’hôtel à côté de l’aéroport, j’ai bien demandé à […] de dormir chez elle et de me ramener le lendemain à l’aéroport, mais elle ne veut pas’ ». Le vice-président aurait également fait un photomontage, dévoilant la jeune femme en maillot de bain au bord d’une piscine. « Sous ce photomontage, il y avait un commentaire : ‘Elle n’est pas si timide que ça’ ». Le dirigeant lui aurait assuré de ne pas être l’auteur de ce photomontage et même de ne l’avoir jamais vu.
Contacté par l’Equipe, le vice-président n’a pas nié les faits : « Je n’étais pas au courant de la plainte judiciaire, vous me l’apprenez. Je savais seulement que le comité d’éthique avait été saisi […] Le jugement n’a pas encore été rendu mais il m’a précisé qu’il n’y aurait pas de suites judiciaires, ni de saisie de la commission de discipline de la Fédération. Je suis blessé, fracassé. Je regrette ce que j’ai dit mais il y a une disproportion entre les faits reprochés et l’objet de la plainte. Quand on se retrouve à plusieurs, le soir, on raconte des conneries. Je regrette, j’ai tenu des propos déplacés, mais c’était devant tout le monde, il y avait d’autres femmes à table, il ne s’agissait pas de harcèlement sexuel. C’est complètement disproportionné, ça dépasse l’entendement. »
Communiqué de la FFC :
« Ce dernier, au vu de cette information, plaçant cette regrettable affaire sur le terrain judiciaire, et des différentes publications qui s’en sont suivies, a présenté ce jour à Michel Callot, président de la Fédération française de cyclisme, sa démission avec effet immédiat de l’ensemble de ses mandants, marquant ainsi sa volonté de protéger tant l’image de l’institution que le travail réalisé par l’équipe du Bureau exécutif. Le président de la Fédération française de cyclisme a accepté cette démission. Sans aucunement présager des conclusions de la procédure judiciaire, la Fédération entend rappeler son engagement ferme et non équivoque contre tout acte ou comportement allant à l’encontre de l’éthique ou du respect de la personne. »
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