L’Amstel Gold Race, 50 ans d’histoire

Photo by Eric Koch/CC BY-SA 3.0 NL

Elle n’est pas la plus prestigieuse ni la plus ancienne des classiques du printemps, et elle a mis beaucoup de temps à trouver sa place au sein du calendrier professionnel du cyclisme, tout comme à se figer sur un parcours à peu près similaire d’une année à l’autre. Mais désormais, après plus de 50 ans d’existence ininterrompue, l’Amstel Gold Race, si elle n’est toujours pas la plus populaire des courses, a su tout de même se faire un nom et attirer les grandes stars du vélo dans ses rues tortueuses et urbaines et ses nombreuses courtes ascensions.

La 53ème éditionde l’Amstel Gold Race vient de se jouer le week-end dernier, consacrant un peu à la surprise générale le jeune danois Michael Valgren, qui a su porter l’accélération décisive dans le final, devançant Roman Kreuziger, vainqueur en 2013, au sprint. L’italien Enrico Gasparotto, double vainqueur en 2012 et 2016, termine à la troisième place du podium. Mais si c’est une surprise, c’est parce que tout le monde attendait le champion du monde Peter Sagan en tête, il était ainsi le favori sur BetStars avec une cote de 5,25 juste devant le vétéran Alejandro Valverde coté à 5,75. Mais ces deux coureurs ont finalement fini respectivement quatrième et cinquième, à 19 secondes du vainqueur. Cette édition vient donc rajouter une page à l’histoire compliquée de cette course pas comme les autres pour de nombreuses raisons.

Car, et d’abord comme son nom l’indique, l’évènement a d’abord été créé avec le soutien de la marque de bières Amstel, dans le but de créer une étape hollandaise qui puisse concurrencer les classiques ardennaises en Belgique, et les autres courses pavées en France. Pour la première édition, en 1966, alors que leur ambition première était de faire partir la course d’Amsterdam pour rejoindre Maastricht, les organisateurs ont dû faire face à de nombreux contretemps et erreurs de leur part qui ont bien failli tuer dans l’œuf la course avant même sa première arrivée. Entre ponts infranchissables, révolte contre la famille royale et calculs erronés, la course n’a finalement été officiellement prête que 4 jours avant son départ, pour un trajet absurde de 302 kilomètres de Breda à Meerssen. Pas de grandes villes au programme donc, et surtout seulement 30 coureurs à l’arrivée pour 120 au départ.

Les années qui suivirent ne furent qu’atermoiements sur le tracé et les villes de départ et d’arrivée avant de se focaliser sur le départ à Maastricht en 1998 et une arrivée à Valkenburg en 2003. Pour commencer à faire parler d’elle, elle dut véritablement attendre 1973 et le succès de la star Eddy Merckx dont la victoire avait été programmée et grassement payée par les organisateurs pour pouvoir donner enfin du crédit à sa course. Toutefois, ce n’est qu’en 1989 que celle-ci rentre au calendrier de la Coupe du Monde jusqu’à faire part de l’UCI World Tour désormais.

Les Français ont, quant à eux, rarement brillé dans ce qui est devenu la plus grande course cycliste des Pays-Bas, avec seulement 2 victoires, une pour Jean Stablinski lors de cette fameuse première édition de 1966, et une autre pour Bernard Hinault en 1981. Les Hollandais, avec notamment les 5 victoires de Jan Raas, et les Belges, avec les quatre trophées plus récents de Phillipe Gilbert, sont logiquement les plus titrés.

Si l’Amstel Gold Race est encore loin de l’aura de Paris-Roubaix ou de la Flèche Wallonne, entre lesquelles elle est désormais intercalée, la course hollandaise a réussi, après moult efforts et tracas, à trouver sa place sur le plateau et ainsi à remplir son objectif initial d’attirer les meilleurs coureurs du monde aux Pays-Bas.


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