Rui Alberto Faria da Costa s’est adjugé ce dimanche le championnat du monde sur route, disputé sur 272 kilomètres autour de Florence en Toscane. Le Portugais s’est imposé au sprint devant l’Espagnol Joaquim Rodriguez.
La patience, la clé du succès
Rui Costa a su jouer de patience pour aller décrocher son premier titre mondial, et par la même occasion une première médaille d’or pour le Portugal sur un championnat du monde. Le natif de Póvoa de Varzim, âgé de 26 ans seulement, a su conserver ses forces tout au long de la journée, une journée marquée par une pluie incessante, et passer à l’offensive au moment opportun.
Dans le dernier tour, même si le Portugais n’a pas réussi à répondre aux accélérations de Joaquim Rodriguez et de Vincenzo Nibali dans le Fiesole, il a attendu la descente pour revenir sur le Requin de Messine, lâché à la surprise générale par Purito sur son terrain de prédilection. Puis, il a patienté dans les roues de Valverde et de Nibali, préférant laisser l’Italien prendre la poursuite à son compte…
Et il a giclé à deux bornes de l’arrivée, voyant l’écart avec l’homme de tête diminuer, et est revenu en trois coups de pédale sur Joaquim Rodriguez. Plus frais que l’Espagnol, Rui Costa s’est montré plus costaud dans le final et l’a battu au sprint dans les rues de Florence. Il a remporté la plus belle victoire de sa carrière.
Alejandro Valverde a complété le podium en réglant au sprint Vincenzo Nibali. Mais l’Espagnol peut nourrir des regrets. Il a fait l’erreur de ne pas suivre l’attaque de Rui Costa, sachant pertinemment que sa pointe de vitesse est supérieure à celle du Portugais. Il devra se consoler avec la médaille de bronze, sa cinquième médaille de sa carrière sur les championnats du monde.
Des confirmations et des surprises
La victoire de Rui Alberto Faria da Costa n’est pas vraiment une surprise. Même si le Portugais n’était pas cité parmi les grands favoris de cette édition, ce succès n’est qu’une confirmation de son palmarès, déjà bien garni. Cette saison, le coureur de la Movistar s’est illustré à deux reprises sur le Tour de France, en remportant les 16e et 19e étapes, il a remporté deux étapes et le général du Tour de Suisse, son championnat national du chrono et la Klasika Primavera. Il a aussi terminé troisième du Tour de Romandie, cinquième du GP de Québec, sixième du GP de Montréal et enfin neuvième de Liège-Bastogne-Liège. Rien que ça. Sa victoire au GP de Montréal en 2011, devant Pierrick Fédrigo et Philippe Gilbert, atteste bien de son énorme potentiel sur les courses d’un jour. Avec le maillot de champion du monde sur les épaules, nul doute qu’il va se transcender pour empocher de beaux succès l’an prochain, même s’il sera dorénavant plus surveillé.
Par contre, la « mauvaise » performance des favoris sur ce mondial est une grande surprise. On s’attendait tous à une lutte sans merci entre Peter Sagan, Fabian Cancellara et le tenant du titre Philippe Gilbert. Finalement, ces trois hommes n’ont pas du tout pesé sur la course et ont dû se contenter des accessits. Sagan termine sixième, Gilbert neuvième et Spartacus complète le top 10. Le circuit de Florence a eu raison de ces trois coureurs de classiques, plus lourds que les purs grimpeurs, comme Nibali ou Rodriguez.
On s’attendait également à une belle prestation des Français. Bernard Bourreau avait choisi une équipe de choc : avec Voeckler, Vichot, Bardet, Roux, Pinot, Moinard, Riblon, Gautier et Barguil, on pouvait espérer au minimum un top 10. Mais la course a donné son verdict, et les choses ne se sont pas vraiment passées comme prévu. Warren Barguil, victime d’une chute avec Cadel Evans, et Christophe Riblon ont abandonné ; Thomas Voeckler n’était pas à son meilleur niveau et a coupé la ligne avec 15 minutes de retard ; Cyril Gautier s’est lancé dans une échappée suicidaire ; Romain Bardet a tenté de partir à un tour et demi de l’arrivée mais n’a pas fait le trou ; Arthur Vichot et Thibaut Pinot, à bout de forces dans le final, n’ont pas réussi à suivre les accélérations des cadors. Il faudra encore attendre un peu pour trouver un successeur à Laurent Brochard, champion du monde 1997.
Vidéos
Vidéo : derniers kilomètres (06:07 Fra)
Vidéo : les moments forts de la course (10:01 Eng)
Vidéo : résumé de la course (03:44 Fra)
Vidéo : attaques de Nibali et de Rodriguez (04:15 Fra)
Vidéo : conférence de presse (04:21)
Vidéo : réaction de François Parisien (03:22 Eng)
Vidéo : réaction de Rui Alberto Faria da Costa (01:25 Fra/Por)
Vidéo : réaction de Philippe Gilbert (01:24 Fra)
Vidéo : réaction de Romain Bardet (02:44 Fra)
Vidéo : réaction d’Arthur Vichot (03:10 Fra)
Vidéo : réaction de Fabian Cancellara (01:27 Fra)
Vidéo : réactions de Bakelants et de Cancellara (01:05 Fra)
Vidéo : un vrai calvaire pour les coureurs (01:28)
Vidéo : chute de Björn Leukemans (00:34 Fra)
Vidéo : chute de Warren Barguil et de Cadel Evans (01:39 Ita)
Vidéo : chute de Vincenzo Nibali (01:31 Fra)
Vidéo : chute impressionnante de Rigoberto Uran (00:50 Fra)
Long résumé vidéo (Fra) :
Classement complet
Photo : AFP
Quand on pense qu’il a été aussi pris par la patrouille en 2010 !!!!!