Hugo Houle (Astana) est à bout. Le coureur canadien a poussé un énorme coup de gueule dans les colonnes de La Presse contre Cyclisme Canada, la Fédération canadienne de cyclisme.
« C’est quand même assez bizarre qu’une fédération nationale ne mette aucun programme de développement pour le cyclisme sur route, qui est probablement le sport pour lequel il y a le plus de licenciés, a déploré Houle depuis sa résidence de Monaco, mercredi. Pour moi, c’est un gros de manque de respect.
Je ne sais pas si les candidatures de cyclistes sur route ont été considérées, je ne suis pas consulté et je ne m’en occupe pas trop parce qu’ils sont tellement incompétents que je ne perds pas mon énergie avec eux. Mais quand ils annoncent [dans] un communiqué officiel qu’aucun athlète n’est choisi pour un programme de route, ils n’ont aucun plan pour la route, pour moi, ça ne fait pas de sens. […] La discipline de route n’existe plus à Cyclisme Canada.
Depuis que je suis arrivé à Cyclisme Canada, ça a toujours été difficile. Ça fait 10 ans que je suis professionnel, personne ne m’appelle. Je n’en ai pas besoin, hein, zéro pis une barre. Mais il reste qu’il y a toujours un sentiment d’incompréhension.
J’ai quand même un devoir en tant que coureur cycliste professionnel sur route de me battre un peu pour la relève et pour les jeunes au Québec qui nous voient performer. Il y a un gros écart maintenant pour la suite. Je ne sais pas si on peut faire quelque chose pour les faire changer d’idée. »
« On avait l’air de clowns »
Hugo Houle avait déjà poussé une gueulante après le championnat du monde sur route. Le coureur reprochait à sa fédération de ne pas avoir équipé ses coureurs de tenues appropriées. Il avait même dû payer de sa poche une combinaison sur mesure de 300 euros, cousue chez un indépendant au Mexique. Mais il ne l’a pas reçu à temps et a donc dû mettre le maillot envoyé par sa fédération :
« On avait l’air de clowns. Même mon père ne met pas ça pour aller faire un gran fondo le dimanche après-midi, avait-il ironisé quelques jours après l’épreuve. J’avais l’air d’un Pinocchio avec ça. Les manches n’arrêtaient pas de remonter. Je pognais dans le vent au boutte. »
« Hugo Houle ne connaît pas tout ce qui se passe derrière la scène »
Cyclisme Canada a tenu à répondre à Hugo Houle et à expliquer l’absence du programme de développement pour le cyclisme sur route :
« La route, c’est essentiel pour notre avenir comme pays en cyclisme, a déclaré Kris Westwood, le chef des opérations de la performance à Cyclisme Canada. Si on n’a pas de programme de route, ce serait impossible pour nous d’être compétitifs à long terme sur la scène internationale. Nous le savons. Nous avons des plans à long terme. Le truc, maintenant, c’est de bâtir des plans à court terme pour nous amener vers ces objectifs à long terme. Hugo Houle ne connaît pas tout ce qui se passe derrière la scène.
Le grand défi, c’est qu’on a des fonds très, très limités pour ça de la part de nos partenaires publics, c’est-à-dire À nous le podium. La grande partie de notre financement pour les programmes haute performance vient d’eux. Ils nous donnent très peu pour la route. Ils sont uniquement concentrés sur les médailles olympiques. »
« Je perds le sommeil quand un athlète est fâché comme ça »
« Ça me préoccupe, je prends ça à cœur, a dit Westwood. Je perds le sommeil quand un athlète est fâché comme ça. Comme je l’ai dit à Hugo, nous allons regarder où on peut globalement s’améliorer. » a conclu Westwood.
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