Réaction de Vincenzo Nibali, vainqueur de la 18e étape du Tour de France :
« C’est fantastique d’avoir gagné 4 étapes. Je ne pensais pas que j’en ferais autant. Il ne reste plus beaucoup d’étapes maintenant et mon avance est consolidée. Je suis plutôt serein. Je voulais laisser une empreinte de mon passage dans les Pyrénées. Parce que même après l’étape d’hier, je me sentais bien. C’est pour cela que nous avons gardé l’échappée assez proche. Plus que de montrer que je suis le plus fort, je voulais surtout cette victoire d’étape à Hautacam. Je l’ai en tête depuis la dernière fois que nous sommes venus, en 2008. J’ai abordé la montée comme un contre-la-montre. Peut-être que j’ai attaqué un peu tôt, mais Chris Horner a accéléré, et j’avais peur de laisser échapper la victoire… Et nous avons une rivalité direct entre Horner et moi. Je dédie cette victoire à mes équipiers, pour tout le travail qu’ils ont fourni sur cette étape.
Je m’amuse sur ce Tour de France. Il y a deux ans c’était très différent. Le parcours correspondait beaucoup mieux à (Bradley) Wiggins : il a fait la différence sur deux longs chronos, et il a bénéficié de la domination de son équipe. Le Tour était plus dur cette année, d’ailleurs ça a été nerveux dès la deuxième étape. J’ai pu conserver le Maillot Jaune presque sans arrêt depuis Sheffield grâce au soutien de mon équipe. Nous avons très bien contrôlé la course, en laissant des échappées partir et en ajustant les écarts. Ce n’est pas la première fois que je prends un maillot de leader aussi tôt dans un grand tour. Je l’ai fait sur la Vuelta l’année dernière, et je l’avais perdu dans la dernière semaine en raison des nombreuses attaques de Rodriguez et de Valverde. J’ai appris de cette expérience. Je maîtrise mieux toutes les tensions, et j’appréhende mieux la façon dont la course se déroule.
Je contrôle la course parce que c’est ce que j’ai appris en remportant le Giro et la Vuelta. Je me suis présenté sur le Tour avec une bonne préparation et une bonne équipe. Mais je ne suis pas un ‘boss’ comme Armstrong l’était. Laissons le passé là où il est. Je suis très clair sur les questions qui me concernent. Si j’ai 7 minutes d’avance, ce n’est pas en raison d’une performance d’une journée. Ce sont les secondes que j’ai accumulées ici et là sur mes adversaires. J’ai dû affronter la pression et contrôler la course. C’était mentalement une course très dure. Si j’ai autant d’écart, c’est aussi parce que mon premier objectif, qui était de gagner du temps sur les pavés, a réussi. Et ce n’était pas facile de gagner 2’30 » là-bas. Et même si Chris Froome avait été là sur les pavés, cela aurait été une journée difficile pour lui. Un autre aspect à prendre en considération, c’est que j’ai centré toute ma saison sur le Tour de France, quand les autres ont roulé à fond sur les autres courses auxquelles ils ont participé : Froome eut Tour de Romandie, Froome et Contador sur le Dauphiné… D’ailleurs c’est comme sur le Giro que j’ai remporté l’année dernière, où j’avais près de 5 minutes d’avance sur Rigoberto Uran.
Mon premier surnom de coureur cycliste, c’était ‘la puce des Pyrénées’, et finalement j’arrive à en gagner une ici. Un ami de mon père m’avait surnommé comme ça quand j’étais petit, parce que j’étais très léger et je lâchais tout le monde dans les ascensions, et que c’était déjà le surnom de Vicente Trueba. Mais ensuite le surnom de ‘Requin du détroit’ est très vite arrivé, et a fait oublier le précédent. »
Source : letour
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