Réaction de Michael Rogers, vainqueur de la 16e étape du Tour de France :
« Je cours maintenant de façon plus intelligente à ce stade de ma carrière. J’ai compris que pour gagner, il fallait que je sois vraiment dedans ! Alors que dans le passé, j’avais peur que les choses se passent. Maintenant, je me dis que ‘si tu fais de ton mieux, le pire qui puisse t’arriver c’est de perdre une course de vélo’. Mon nouvel état d’esprit m’ouvre des portes et des opportunités. Ma période de mise à l’écart (avant d’être blanchi des résultats positifs d’un contrôle sur la Japan Cup) a certainement été une leçon de vie pour moi. J’ai un autre regard sur la vie. Je me suis dit ‘arrête de vivre la vie de quelqu’un d’autre’.
Les objectifs, c’est quelque chose de difficile à comprendre. Dans le passé je voulais gagner des grands tours. Maintenant, je sais que je peux gagner des courses d’une semaine, mais je ne peux pas rivaliser sur trois semaines avec des Contador, Nibali ou Valverde. Il faut que je me désintéresse du classement général, pour pouvoir prendre des échappées. Si Alberto n’avait pas chuté, je ne serais pas là en tant que vainqueur d’étape aujourd’hui, parce que je serais épuisé à défendre son Maillot Jaune. Alberto n’aurait pas gagné le Tour facilement, parce que Nibali est dans la forme de sa vie. Ç’aurait été une grande bataille. Maintenant il va falloir attendre l’année prochaine pour y assister… Et Alberto y pense déjà. Avec cette opportunité que j’ai eue, je pourrais être reconnaissant à Alberto d’avoir abandonné… Mais j’ai encore le cœur brisé.
Notre plan B, d’aller chasser les étapes, a été étudié avec précision. Je savais que les étapes d’aujourd’hui et de demain correspondaient à mes caractéristiques. Je me rappelais bien du final depuis 2010, quand Voeckler avait gagné, alors je savais qu’il serait très motivé. L’échappée a été très dure à prendre. Après 30 km, j’étais avec 4 coureurs, et Kévin Réza ne prenait aucun relais, en me disant qu’il attendait son coéquipier. Et au sommet de la dernière ascension, c’est ensuite Voeckler qui me dit ‘Je ne roule pas, j’attends mon coéquipier’. Je lui ai dit ‘Hé, j’ai déjà entendu ça il y a 200 km’. Avec 3 coureurs de son équipe sur 21 dans l’échappée, il arrivait à contrôler, mais avec 2 sur 5 dans le final, c’est devenu plus dur pour lui. Mais pour moi ça a marché. Et c’est le rêve de n’importe quel cycliste, de s’imposer sur une étape du Tour de France. » (letour)
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