Portrait : Pierre-Henri Lecuisinier alias PHL

2009, Pierre-Henri Lecuisinier remporte le Trophée Madiot cadet, et il ne sait pas ce jour là que l’homme qui lui remet le trophée lui ouvrira les portes du professionnalisme.

Pierre-Henri Lecuisinier

En effet, l’ascension de Pierre-Henri Lecuisinier est fulgurante, car il lui faudra moins de 5 ans pour rejoindre les rangs professionnels au sein de la FDJ de Marc Madiot. En 2009, il sort donc d’une belle saison cadet et intègre le pôle espoir de Talence et bénéficiera des services de l’U19 racing team. Dès son entrée chez les juniors, il remporte la difficile Bernaudeau devant… Bryan Coquard !

Il sera ensuite sélectionné en équipe de France B pour Paris-Roubaix, où il ne décevra pas en prenant une très bonne 16e place. Il enchaînera ensuite les performances de haut niveau pour un junior première année : 4e des Boucles du Canton de Trélon (Challenge National), vainqueur du Tour du Pays d’Olliergues, 4e du Tour du Pays de la Chataigneraie, 2e des Boucles de la Marne (Challenge National). Il rend donc une bonne copie pour ses débuts chez les juniors.

Arrive 2011 où il doit confirmer. Il écrasera sa catégorie durant sa deuxième année. Le bilan est exceptionnel car il remporte la Rroute d’Eole, la Commentryenne, la 3e étape du GP Rüebliland, le championnat d’Europe, le prix de la Saint Laurent, le Trofeo Karlsberg et deux étapes, et enfin et surtout le championnat du monde à Copenhague où il règle au sprint ses compagnons d’échappée, après le sacrifice de son coéquipier Guillaume Martin pour revenir sur le belge Lemans. Il rendra d’ailleurs hommage au travail de l’ensemble de l’Equipe de France.

A la sortie des juniors se dégage le plus souvent un profil type chez un coureur, or il est forcé de constater que PHL est un fabuleux touche à tout. Il se défend en contre la montre (2e du championnat de France), quand la route s’élève (3e de la Classique des Alpes) et il est capable d’être présent sur des courses ayant des profils de classiques (9e de Paris-Roubaix).

Au vu de ce bilan, plusieurs équipes sont sur les rangs pour son entrée dans la catégorie Espoir (Nogent sur Oise, Etupes, Nantes Atlantique, Sojasun et Chambéry). Il s’orientera pourtant vers la structure non moins solide du Vendée U, antichambre de l’equipe professionnelle Europcar. La proximité par rapport à son lieu de résidence et le discours de Jean-René Bernaudeau ont fait la différence.

Même s’il sort de la catégorie juniors en ayant tout gagné, il se veut prudent pour débuter chez les epoirs. Et pourtant, il sera rapidement dans l’allure en terminant dès le mois de mars second du Grand Prix Gilbert Bousquet derrière le solide Mickael Olejnik.

Mais le grand fait d’armes de cette saison 2012 se déroule lors de la Ronde de l’Isard, où le parcours n’est pourtant pas à sa convenance. Dès la deuxième étape, on se rend rapidement compte que PHL a des ressources et qu’il est capable de s’appuyer sur sa puissance pour jouer avec les meilleurs dans les cols. A l’entame de la dernière étape, il est second du général derrière le Russe Chetnetskiy, un véritable grimpeur. Au menu, trois cols ; autant dire que les 1’25 qui le séparent de l’homme de tête vont être difficiles à combler. Et bien PHL fera mentir tous les observateurs, sous une pluie battante et glaciale. Il attaque au pied du col de la Core et, tout en puissance, fait exploser ses compagnons d’échappés, piégeant le russe Chetnetskiy. Lors de la descente vers Saint-Girons, il s’associera au belge Niels Vandyck et ira remporter cette Ronde de l’Isard en jetant toutes ses forces dans cette dernière étape. Son directeur sportif sera obligé de le porter pour qu’il puisse accéder au podium.

Voilà la différence entre un champion et un TRES grand champion, savoir se surpasser et ne plus s’écouter. Et PHL a su le faire. Il sera ensuite régulièrement présent sur les manches du challenge national (2e du Tour de Mareuil Vertillac Ribérac) et terminera 8e du classement FFC, après avoir été stagiaire professionnel au sein de l’équipe Europcar.

En 2013, il réalisera encore une très bonne saison, avec notamment sa victoire sur le prologue des Boucles de la Mayenne et une 9e place lors du Tour des Flandres Espoir. Au delà ce ses performances chez les Espoirs et Elites, il est intéressant de s’attarder sur ses résultats durant l’été en tant que stagiaire chez Europcar, et notamment sa 24e place au Grand Prix de Wallonie. Il terminera non loin du trio Bakelants-Voeckler-Franck et montrera ce jour-là qu’il était prêt à franchir le rubicon.

Il le franchira effectivement pour 2014, mais à la grande surprise générale, ne choisira pas Europcar mais la FDJ de Marc Madiot. Les arguments qu’il avance pour expliquer ce choix sont légitimes : intégrer une équipe World Tour, évoluer au côté des jeunes talents français et profiter d’une structure dédiée à l’évolution de jeunes coureurs.

La saison 2014 est maintenant lancée et Pierre Henri Lecuisinier est prêt à relever tous les défis. Souhaitons donc bonne chance à celui qui a choisi de courir sous la bannière du trèfle.

Philippe Leclercq

Photo : Bettini


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